AT&T lâche Huawei, la faute aux pressions politiques ?

Les portes du marché américain pour Huawei viennent de se refermer. Le constructeur chinois aurait fait les frais de pressions politiques exercées sur les opérateurs américains. Ces derniers ont en effet de décider de rompre leur partenariat avec Huawei et de ne pas commercialiser ses smartphones.

Qu’il était amer sur scène au CES, le patron de Huawei. La keynote du constructeur chinois devait culminer avec l’annonce d’un partenariat entre AT&T et lui. L’opérateur devait commercialiser les smartphones de Huawei, notamment le Mate 10 Pro, aux Etats-Unis, permettant au troisième constructeur mondial d’enfin faire son entrée sur le marché américain par la grande porte.

Mais peu avant la conférence, on apprenait par l’entremise du Wall Street Journal qu’AT&T se décommandait. Le partenariat se retrouvait aux oubliettes. Sur scène, Richard Yu, le CEO de Huawei, est largement sorti des clous des discours policés qu’on entend habituellement lors des keynotes.

« Tout le monde sait que, sur le marché américain, plus des 90% des smartphones sont vendus par les opérateurs » a-t-il déploré. « C’est une perte importante pour nous, et également pour les opérateurs, mais ce sont les consommateurs qui y perdent le plus car ils n’ont pas le meilleur choix ». Huawei voyait grand aux Etats-Unis, le voici contraint et forcé de revoir ses ambitions à la baisse.

Le politique l’emporte sur les consommateurs

Car un autre deal pourrait tomber à l’eau : Verizon lui aussi devait commercialiser les terminaux du constructeur chinois. Le projet, déjà repoussé, serait sur le point d’être mis au rebut, selon The Information. En cause, des pressions politiques. En effet, les commissions du renseignement du Congrès et du Sénat ont écrit il y a quelques semaines à la FCC afin de lui faire part de leurs craintes quant aux accords passés entre Huawei et les deux opérateurs américains.

Car Huawei est peut-être le troisième constructeur mondial de smartphone, il n’en reste pas moins une entreprise chinoise. Et les membres des commissions parlementaires semblent persuadés de l’existence de lien entre la société et les autorités de son pays d’origine. Toujours est-il que, pressions politiques ou non, Huawei est perdant et son développement américain remis en cause. Ce qui fera certainement les affaires de Samsung et d’Apple, qui se partagent la majorité du marché aux Etats-Unis.