Carrefour mise sur le numérique

Les grandes manœuvres vont débuter au sein du groupe repris en main par Alexandre Bompard. Le jeune patron va notamment mettre l’accent sur l’IT, prévoyant d’ici 2022 quelque 2,8 milliards d’euros d’investissements. Au programme, e-commerce, supply chain et data.

Carrefour est à la traîne, dépassé par Amazon et Leclerc. Alexandre Bompard, propulsé PDG du groupe l’an dernier après avoir été l'artisan du mariage Fnac-Darty, en tire les leçons et a annoncé un vaste programme de restructuration. Lequel, outre les plans de suppressions de magasins et de postes, passera par le numérique. « Nous allons investir massivement dans le digital. Nous y consacrerons 2,8 milliards d’euros d’ici 2022, 560 millions d’euros par an. C’est six fois plus qu’aujourd’hui » explique le nouveau patron du distributeur.

Car Carrefour va se lancer dans l’omnicanal. Première étape, « offrir à nos clients une expérience d’achat sans équivalent ». Et côté e-commerce, on va rationaliser ! « Aujourd’hui, notre enseigne n’offre pas une expérience digitale homogène et satisfaisante. C’est normal avec pas moins de 8 suites d’e-commerce non reliés entre eux et 14 applications, nos clients ne peuvent pas s’y retrouver » assure le PDG. L’ensemble de cet écosystème va être réuni sous une seule marque, dans un seul site : Carrefour.fr.

Automatisation logistique

Pour ce faire, le groupe fait appel aux services de Sapient, filiale communication et marketing du géant Publicis. « Sapient mettra son expertise au service de Carrefour pour nous permettre d’accélérer la croissance du e-commerce de notre enseigne ». En outre, l’enseigne veut frapper vite et fort sur le terrain des nouveaux services aux consommateurs, à commencer par « étendre la livraison en une heure à 10 nouvelles villes (15 au total) et déployer dans 26 villes la livraison à domicile sur rendez-vous », en partenariat avec la Poste.

170 nouveaux Drives seront ouverts en France en 2018 et l’année suivante, plus de la moitié des magasins Carrefour seront des points click & collect. « Livraison à domicile, Drive, click & collect maillé à l’ensemble de notre réseau nous confèrent une capacité unique à servir nos clients, en particulier dans les grandes métropoles » insiste Alexandre Bompard. Mais derrière ces services, il faudra que la logistique suive : Carrefour annonce donc « un accroissement des investissements supply-chain », notamment l’automatisation des plateformes de préparation de commande.

Exploiter les bases

Enfin, le jeune PDG évoque la data. « Carrefour a une base de clients et par conséquent une base de données tout à fait exceptionnelles en volume » indique-t-il. Mais l’harmonisation des bases semble défaillante : Carrefour va vraisemblablement se lancer dans un projet de Big Data, mais ne livre aucun détail sur ce point précis. On sait seulement que le groupe va accroître ses investissements marketing « dans le digital » qui représente « seulement 8 % aujourd’hui ». Le programme de fidélité sera en outre « enrichi par Carrefour Pay, service mobile qui associe le paiement, la fidélité et le couponing. Carrefour Pay fonctionnera cette année dans tous nos points de vente en France ».