La Cloud Native Computing Foundation étend son empreinte

Dans le giron de la Linux Foundation, la Cloud Native Computing Foundation veut favoriser l’adoption des nouveaux systèmes distribués, comme les containers ou les micro-services.

L’enjeu est de taille sur un marché que le cabinet 451 Research estime à 10 milliards de dollars en 2021. Les micro-services et les technologies natives sur le Cloud vont bientôt tenir le haut du pavé. Les plus importantes sont issues de projets open source comme Kubernetes ou Prometheus. Les appétits s’aiguisent et les initiatives fleurissent. La Cloud Native Computing Foundation est une des plus récentes et connaît un dynamisme important. Créée en 2015, la fondation veut promouvoir les containers et les architectures de micro-services. Depuis, elle étend petit à petit son empreinte et gère de nombreux projets; près d’une cinquantaine. Elle regroupe à la fois des grands de l’industrie informatique, comme Fujitsu, IBM, Microsoft, Oracle VMware, Dell EMC, et des entreprises comme Bloomberg, Morgan Stanley, Goldman Sachs, eBay. Lors du dernier Open Source Summit qui s’est tenu à Prague en octobre, la fondation a annoncé le ralliement de trente nouveaux membres.

Récemment elle a accueilli deux nouveaux projets Notary et TUF. Notary assure la création, la gestion et la distribution des métadonnées nécessaires à la sécurité des contenus des utilisateurs. TUF utilise des clés de chiffrement pour la signature et la vérification des contenus. Une de ses variantes, uptane, est utilisée dans l’industrie automobile. Peu à peu, le cercle des projets devient global sur l’ensemble des éléments constitutifs des architectures de containers et de micro-services.

La fondation propose aussi des programmes de conformité et de certification autour de Kubernetes. Elle a récemment annoncé que 32 plates-formes ou distributions suivaient ses recommandations pour assurer la portabilité et la constance autour de la plate-forme. L’un des buts était certainement d’éviter les « forks » ou divergences sur les mises en œuvre et le code. Des rumeurs d’une telle possibilité exercée par AWS ont couru. Le ralliement de l’éditeur à la fondation devrait rassurer sur ce point.

Lutte d’influence sur les principaux projets

Cette extension de la fondation ne cache pas le caractère redondant de ses travaux avec des fondations existantes, comme la Cloud Foundry Foundation, qui travaille sur le projet Kubo (Kubernetes + Bosh). Si les deux fondations sont « sœurs » ou « cousines », cela n’empêche pas quelques frictions. Sans compter que la fondation Open Stack pourrait rapidement se mêler au jeu en étendant, depuis l’Apache Foundation cette fois, son champ d’action vers les containers et leur gestion. Le projet est en discussion. Kubernetes est quasiment un standard de fait autour de la gestion des containers. Aujourd’hui, le débat se déplace vers la question de savoir qui va diriger et conduire les futurs développements. Pas sûr que cela soit totalement sur un ton badin dans les mois à venir pour gagner la lutte d’influence autour de la plateforme.

 

L'ensemble de l'écosystème autour du Cloud Native, selon GitHub.

Article paru dans L'Informaticien n°163.