Le pays insulaire a adopté mercredi une loi instituant le Sovereign, ou SOV, une cryptomonnaie officielle qui circulera aux côtés du dollar américain. Contrairement au Bitcoin ou à l’Ether, son framework obligera les détenteurs à s’identifier.
Une poignée de pays s'intéresse aux cryptomonnaies “nationale”, a l’instar du Venezuela et de son petro ou de l’Estonie, qu’il s’agisse d’affirmer la souveraineté de l’Etat face, notamment, au dollar, d’attirer les investisseurs ou d’expérimenter de formes innovantes de participation à la vie politique ou économique. C’est au tour de la République des Îles Marshall de franchir le pas.
Cet État du Pacifique, avec ses 1200 îles et 50 000 habitants, a adopté cette semaine une loi créant une nouvelle monnaie, le Sovereign, et son cadre légal. Le SOV a cette particularité de ne pas être une monnaie fiduciaire mais un crypto-actif basé sur une blockchain. Cette monnaie circulera au côté d'un dollar américain, qui reste pour l’heure lui aussi une des devises officielles du pays.
Initial SOV Offering
Pour mettre au point le Sovereign et la chaîne derrière, le gouvernement s’est associé à la startup israélienne Neema. Mais le SOV n’est pas n’importe quel crypto-actif. Là où le Bitcoin ou l’Ether offrent l’anonymat à leurs détenteurs, la blockchain SOV est basé sur un framework baptisé Yawke et contraignant les utilisateurs à s’identifier, permettant de s’assurer de la provenance et de la nature des fonds échangés.
Selon un des ministres du pays, interrogé par Reuters, seule l’absence d’anonymat permet ainsi d’opérer dans un environnement bancaire régulé. Le SOV sera lancé cette année, par le biais d’une ICO. Le gouvernement îlien n’a pas encore défini de date précise. On sait néanmoins que le nombre de sovereigns en circulation sera plafonné, afin d’éviter l’inflation, à 24 millions de tokens, dont une partie sera offerte aux citoyens des Îles Marshall.