Sous pression, Canal rétablit TF1

Le groupe appartenant à Vincent Bolloré avait fait brutalement monter la pression en décidant de couper la diffusion des chaînes de TF1. Sueur froide du côté de la première chaîne. Mais hier, c’était au tour de Canal d’être sous pression, avec l’intervention de la ministre de la Culture en faveur de TF1.

Il y a une semaine, Canal frappait un grand coup. Alors que son contrat de diffusion avec TF1 venait d’arriver à échéance, il décidait de couper le signal sur ses décodeurs. Rappelons que Canal, comme Free et Orange, n’accepte pas les conditions du renouvellement de ce contrat dictées par la filiale de Bouygues. Laquelle s’était dite scandalisée par cette décision unilatérale, et était surtout sous pression. D’autant qu’Orange et Free commençaient à s'agiter.

Mais TF1 a visiblement des alliés de circonstance et de poids : le CSA et le gouvernement. Dans un communiqué, le ministère de la Culture est vent debout contre la décision de Canal au nom du droit des citoyens et citoyennes de recevoir partout les chaînes gratuites de la TNT, y compris les 5% de la population résidant dans des zones non-couvertes.

Un accord et vite !

« La coupure par Canal+ du signal des chaînes du groupe TF1 pour les personnes qui disposent uniquement d’une offre TNT Sat proposée par Canal +, qui prive ces personnes de tout accès aux cinq chaînes gratuites du groupe TF1, est totalement contraire au principe de couverture intégrale de la population » écrit Françoise Nyssen dans ce communiqué du 7 mars. Elle y appelle Canal à rétablir le signal et assortit sa demande dune menace de « mesures législatives contraignantes ».

Mercredi dans la soirée, Canal s’est finalement exécuté, rétablissant la diffusion de TF1 mais uniquement pour ses abonnés satellitaires, se conformant à la demande de la résidente du 182 rue Saint-Honoré. Concernant le reste de laffaire des droits de diffusion qui empoisonne depuis bientôt deux ans les rapports entre TF1 et les distributeurs, Françoise Nyssen appelle à une réouverture des négociations et à des accords rapides. Faute de quoi un « renforcement fort des obligations des distributeurs et des chaînes de télévision dans la loi, dans un objectif de protection des droits des téléspectateurs » sera envisagé.