L’UE se lance à la poursuite des Etats-Unis et de la Chine dans l’IA. Mercredi, la Commission européenne a présenté plusieurs mesures en faveur du secteur et appelle de ses vœux 20 milliards d’euros d’investissements publics et privés d’ici à 2025.
« À l'instar de la machine à vapeur ou de l'électricité dans le passé, l'intelligence artificielle est en train de transformer notre monde » a déclaré mercredi Andrus Ansip, commissaire européen en charge dumarché unique numérique. « Elle pose de nouveaux défis que les États membres de l'UE doivent relever ensemble, pour faire de l'IA un succès qui profite à tout un chacun. Nous devons investir au moins 20 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année 2020 ».
La Commission européenne ne va pas sortir cette somme à elle seule : il s’agit des investissements issus aussi bien du secteur public que du privé, à l’instar des 1,5 milliard d’euros qu’Emmanuel Macron veut investir dans ce domaine. La Commission, elle aussi, va signer un chèque de 1,5 milliard d’euros dans le cadre de son plan Horizon 2020, qui « devrait mobiliser 2,5 milliards d'euros supplémentaires provenant des partenariats public-privé existants »
En outre, le Fonds européen pour les investissements stratégiques, 500 millions d’ici à 2020, va être mobilisé « afin d'aider les entreprises et les start-ups à investir dans l'IA ». Mais l’IA, ce n’est pas qu’une question d’argent. Et puisque la donnée est « la matière première pour la plupart des technologies de l'IA », la Commission a proposé un nouveau cadre législatif destiné à ouvrir davantage de données à la réutilisation et à en faciliter l’échange.
Coordination
L’organisme européen pousse en outre les Etats à « moderniser leurs systèmes d'éducation et de formation et à soutenir les transitions sur le marché du travail » tout en préparant « des programmes de formation spécialisés avec le soutien financier du Fonds social européen » afin de promouvoir les compétences et connaissances dans les domaines rattachés à l’IA (mathématiques, sciences, ingénierie...).
Cette annonce s’inscrit dans la lignée de la « déclaration de coopération » de 24 Etats membres signée le 10 avril. La prochaine étape consistera à élaborer d’ici à la fin de l’année un « plan coordonné en matière d’IA ». Lequel aura pour principal objectif de « maximiser l'impact des investissements aux niveaux de l'UE et des États membres ». Investir c’est bien, mais de manière ordonnée et cohérente c’est mieux, semble dire la Commission.