Face à l’interdiction faite aux administrations américaines d’utiliser ses produits, l’éditeur russe s’était tourné vers la justice. Qui le renvoie dans les cordes, les juges estimant que son éviction n’est pas une sanction.
Accusé de représenter un risque pour la sécurité nationale, Kaspersky a été banni d’abord de l’armée américaine, puis des administrations fédérales. L’éditeur d’antivirus était en effet suspecté d’espionnage, ou plus exactement d’être proche du Kremlin et de laisser ouvertes des backdoors dans ses produits. Des allégations que le Russe a toujours niées : en décembre dernier, il a demandé à la justice américaine d’annuler la circulaire interdisant aux administrations d’utiliser ses produits.
Kaspersky clamait que ces décisions du gouvernement et du Congrès étaient « le produit d'une procédure et d'un processus législatif anticonstitutionnels et le visaient injustement sans aucune preuve significative ». Mais la juge du District de Washington ne partage pas le point de vue de l’éditeur russe.
Le mal est déjà fait
Elle estime en effet que le plaignant n’est pas en mesure d’apporter des preuves suffisantes que les deux décisions, la circulaire et la loi, lui sont préjudiciables. La magistrate ne décèle pas d’atteinte à la réputation de Kasperky et considère que le montant des contrats passés est « secondaire » et ne représente qu’une « source de revenus minimes » pour une « grande multinationale ».
Et quand bien même le dommage devait être réel, l’annulation des décisions du DHS et du Congrès ne le ferait pas disparaître. En outre, la juge assure que l’éviction de Kaspersky n’est pas une sanction, mais « élimine » un risque, allégué mais jamais prouvé, « à la sécurité informatique de la nation ». L’éditeur voit donc ses deux plaintes rejetées. Kaspersky n’a pas pour l’heure réagi officiellement.