Le projet de datacentres sous-marins de Microsoft est désormais testé en taille réelle au large des Orcades. Il vise à déterminer si oui ou non ce dispositif est viable pour apporter Azure aux villes côtières.
Le projet Natick de Microsoft passe en phase deux. Née en 2014 dans les labos de Redmond, cette initiative consiste à déployer des centres de données offshore et d’utiliser l’environnement pour réduire la facture énergétique des datacentres. Et ce en les immergeant. Ce projet a été testé dans des conditions réelles en 2015, au large de la Californie.
C’est un dispositif bien plus imposant que Microsoft a mis à l’eau début juin, au large de l’archipel des Orcades, en Mer du Nord. Le datacentre sous-marin fait la taille d’un container et renferme douze racks pour un total de 864 serveurs, ainsi qu’un système de refroidissement. Il a été assemblé en France, Redmond collaborant avec le Français Naval Group, expert en systèmes de refroidissement des sous-marins, qui a adapté le processus d’échange de chaleur au datacentre.
« Le système achemine l'eau de mer directement à travers les radiateurs à l'arrière de chacun des 12 racks de serveurs et retourne dans l'océan. Les résultats de la phase 1 du projet Natick indiquent que l'eau du centre de données se mélange rapidement et se dissipe dans les courants environnants » explique Microsoft dans une publication sur son blog. Le datacentre a été remorqué en mer, câblé en fibre et en alimentation électrique à un câble sous-marin, puis envoyé par le fond.
Sous l’océan
Selon le géant, l’opération de déploiement a été couronnée de succès et le « container » repose désormais par 35 mètres de fond. Il y restera les cinq prochaines années, sans possibilité de réparation sur site. Microsoft explique que le seul déploiement de ce dispositif « permettra aux chercheurs de mesurer leurs attentes par rapport à la réalité de l'exploitation des centres de données sous-marins dans le monde réel ».
L’équipe du projet doit désormais passer les douze prochains mois à surveiller le datacentre sous-marin et à enregistrer ses performances ainsi que sa consommations énergétique, son taux d’humidité intérieure, sa température ou encore son niveau sonore. Il s’agit de déterminer si les centres de données conteneurisés sont viables pour apporter les services de cloud computing (d’Azure, évidemment) aux centres urbains côtiers. Microsoft prévoit le déploiement de cinq autres containers sous-marins, sans préciser de calendrier.