Sensiblement énervé par la rupture unilatérale de l'accord de fusion, le conglomérat japonais attaque en justice son ancien partenaire américain, estimant avoir été refoulé « sans motif légitime »… sinon les pressions de Carl Icahn et Darwin Deason, actionnaires de Xerox.
Fujifilm a très mal pris la décision de Xerox de mettre fin à leur projet de fusion. Vraiment très mal… Le groupe japonais annonce aujourd’hui avoir déposé une plainte devant le tribunal du district sud de New York, réclamant un milliard de dollars de dommages et intérêts, auxquels s’ajoutent 183 millions de dollars selon les termes de l’accord précédent.
L’affaire était pourtant bien engagée pour les deux partenaires. Sous pression de deux actionnaires activistes, Carl Icahn et Darwin Deason, Xerox avait décidé de se vendre. Les négociations ont alors débuté avec Fujifilm, partenaire de longue date du constructeur américain. Selon les termes de leur accord de fusion, signé en janvier dernier, Xerox devait se fondre dans la co-entreprise Fuji-Xerox et devenir une filiale de Fujifilm.
Le feuilleton de l’été
Mais les deux irascibles actionnaires n’étaient pas satisfaits, estimant que les modalités financières de cette fusion étaient défavorables à Xerox. Et ce de manière disproportionnée. Les discussions ont été suspendues, Darwin Deason allant jusqu’à engager des poursuites devant la cour de New York. Mais, en avril, lueur d’espoir. Selon CNBC, les négociations avaient reprises… avant d’être définitivement abandonnées début mai, Xerox rejetant unilatéralement l’accord, arguant de « problèmes comptables » du côté de Fujifilm.
Lequel n’a pas du tout apprécié. Il a déposé aujourd’hui sa plainte, reprochant à Xerox d’avoir « violé l’accord en décidant unilatéralement d'y mettre fin sans motif légitime ». De son côté, l’Américain rétorque que son conseil d’administration était dans son droit de rompre l’accord, « notamment en raison de problèmes comptables non résolus chez Fuji Xerox ». Le feuilleton ne fait donc que commencer.