Sursis pour ZTE, China Mobile dans le viseur

Alors que ZTE est autorisé pour un mois à reprendre ses activités aux Etats-Unis, c’est au tour de China Mobile de faire les frais de la guerre que se livrent Washington et Pékin. La Maison Blanche a demandé à la FCC de ne pas accorder de licence à l’opérateur chinois.

Un peu de répit pour ZTE. Le Bureau of Industry & Security du Department of Commerce (DoC) vient en effet d’autoriser l’entreprise chinoise de reprendre ses activités aux Etats-Unis, et ce du 1er juillet au 1er août. L’accord entre l’administration américaine et le géant asiatique avait dans un premier temps été tweeté par Donald Trump, avant d’être entériné début juin par son secrétaire au Commerce.

En échange de la reprise de ses activités, ZTE a accepté la mise en place d’un comité de surveillance désigné par l’administration Trump, le remaniement de son équipe dirigeante, le paiement d’un milliard de dollars d’amende et la mise sous séquestre de 400 millions supplémentaires en cas de violation de cet accord. Mais les ennuis sont loin d’être finis pour ZTE.

Le Sénat américain a voté mi-juin un texte réintroduisant l’interdiction d’exporter des composants et des technologies américaines à l’entreprise chinoise. Huawei est également impacté par cette loi sur la défense nationale, qui comprend un amendement tout spécialement dirigé contre les entreprises chinoises. Le texte doit encore repasser par la Chambre des Représentants pour valider ledit amendement. « Les entreprises chinoises qui volent et espionnent l'Amérique ne devraient pas être en mesure de rester en affaires en utilisant notre technologie » écrit le sénateur républicain Marco Rubio.

Sale temps pour China Mobile

De sécurité nationale, il en est également question dans la recommandation adressée par la Maison Blanche à la FCC. Et cette fois-ci, c’est un opérateur qui subit les foudres de l’administration Trump. China Mobile, le premier opérateur chinois et mondial avec ses 900 millions d'abonnés se voit qualifier de « menace à la sécurité nationale » dans ce document fortement expurgé.

La NTIA (National Telecommunications and Information Administration) du DoC demande instamment au régulateur des télécoms de ne pas attribuer de licence au géant chinois. On ne sait si la FCC avait effectivement l’intention d’en fournir à China Mobile, dont la demande est en attente depuis 2011. L’administration dénonce un opérateur nationalisé, sous influence et contrôle du gouvernement chinois, alors que Pékin est justement « impliqué dans des attaques informatiques et de l’espionnage économique ».