Tout juste en bourse, Xiaomi à la peine

Lundi matin (hier à l’heure de Paris), Xiaomi a réalisé son introduction sur la place financière de Hong Kong. Une arrivée accueillie avec une certaine tiédeur, due au contexte de guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis qui plombe les valeurs technologiques chinoises et aux activités de Xiaomi, qui ne parvient pas à dépasser son image de simple constructeur de terminaux.

Elle était attendue, l’introduction de Xiaomi en bourse. Elle a eu lieu à Hong Kong hier. L’entreprise chinoise, quatrième constructeur mondial de smartphones, prévoyait initialement de rivaliser avec Alibaba et ses 25 milliards de dollars levés en 2014 et visait une capitalisation de 100 milliards de dollars. Las, l’IPO s’est heurtée à la tiédeur des investisseurs.

Le titre a été introduit sous le prix initial de 17 dollars, un prix déjà très bas, Xiaomi cherchant à attirer le chaland. Et le cours n’a pas dépassé ce plafond. Au final, l’entreprise lève 4,7 milliards de dollars pour une valorisation de 54 milliards de dollars. Le succès est bien moindre qu’escompté. Cette semi-déconvenue s’explique par deux facteurs : le contexte international et les activités de Xiaomi.

Déception

Il n’aura échappé à personne que les Etats-Unis et la Chine se livrent depuis plusieurs mois une guerre commerciale ouverte. Entre menaces de rehausser les taxes douanières et mesures d’interdiction de produits, la tech chinoise a été la première à pâtir de cette situation. ZTE a été frappé de sanctions en avril, son cours s’est effondré. De même, Huawei navigue en eaux dangereuses et a vu plusieurs partenariats tomber à l’eau de l’autre côté du Pacifique. Depuis le début de l’année, la bourse de Hong Kong a reculé de près de 4%.

A cela s’ajoutent les difficultés de Xiaomi : si l’entreprise cherche à se présenter comme un géant technologique, elle peine à se sortir de son image de « simple » vendeur de smartphones. Une activité dont elle dépend et qui creuse ses pertes, là où effectivement ses activités Internet dégagent des marges. Toujours pas rentable, Xiaomi a également dû composer avec les inquiétudes du régulateur chinois des marchés, tant et si bien que sa cotation à Shanghai a été repoussée.