Cambridge Analytica : Facebook sur le point d’être mis à l’amende

Une première sanction risque de tomber pour le réseau social dans l’affaire Cambridge Analytica. Le gendarme des données personnelles britannique a annoncé son intention d’infliger une douloureuse de 500 000 livres à Facebook.

L’Information Commissioner Office (ICO), équivalent britannique de notre Cnil, enquête depuis mars 2017 sur d’éventuelles utilisations abusives de données personnelles dans le cadre de la campagne du référendum sur le Brexit. Un an plus tard, le scandale Cambridge Analytica éclatait et apportait de l’eau au moulin du régulateur.

Celui-ci a livré hier les premières conclusions de ses investigations ainsi que ses recommandations et les actions à venir. Et la première d’entre elles est l’intention de l’ICO d’infliger une amende de 500 000 livres à Facebook, qui doit désormais répondre au régulateur. « L'enquête de l’ICO a conclu que Facebook avait enfreint la loi en ne protégeant pas les informations des personnes. Il a également constaté que l'entreprise ne faisait pas preuve de transparence sur la façon dont les données des personnes étaient collectées par d'autres » écrit le gendarme des données personnelles.

« Croisée des chemins »

500 000 livres, c’est le montant maximum de l’amende que peut infliger l’ICO. Une goutte d’eau dans l’océan pour un géant du Web, mais le but n’est pas de sanctionner financièrement Facebook. « Les amendes et les poursuites punissent les mauvais acteurs, mais mon but réel est d'apporter des changements et de rétablir la confiance dans notre système démocratique » explique l’Information Commissioner Elizabeth Denham.

« Nous sommes à la croisée des chemins. La confiance et la foi dans l'intégrité de nos processus démocratiques risquent d'être perturbées parce que l'électeur moyen a peu d'idée de ce qui se passe dans les coulisses » ajoute-t-elle. En outre, 11 partis politiques britanniques ont été avertis et seront audités, de même que le Psychometric Centre de l’université de Cambridge. Plusieurs sociétés gravitant autour de cette affaire, SCL Elections, IQ Aggregate ou encore le courtier en données Emma's Diary pourraient eux aussi être sanctionnés.