C’est par le biais d’un hub technologique installé à Hangzhou que l’entreprise de Mark Zuckerberg tente une nouvelle incursion en République Populaire de Chine, d’où il est banni depuis 2009. Mais il n’est vraisemblablement pas encore question d’essayer d’y lancer le réseau social.
Facebook a été chassé de Chine en 2009, Pékin voyant d’un mauvais œil le tout puissant réseau social, qui n’a d’ailleurs fait que prendre de l’ampleur depuis. D’autant que l’entreprise de Mark Zuckerberg n’est officiellement pas prête à faire des concessions en terme de filtrage des contenus, contrairement à Apple ou encore à LinkedIn.
Ce qui n’empêche pas l’Américain de multiplier les gestes de bonne volonté à l’égard du régime communiste. On se rappellera la visite de Mark Zuckerberg sur place et son discours en mandarin. En 2016, le New York Times évoquait même une version du réseau social taillée pour la Chine, avec divers outils destinés à servir les autorités de contrôle.
Le quotidien américain rapporte que désormais Facebook a posé un pied dans le pays en ouvrant une filiale à Hangzhou, 10 millions d’âmes dont un certain Jack Ma. Alibaba y a son siège social et de nombreuses entreprises technologiques chinoises y sont implantées. Facebook dispose déjà d’une tête de pont dans la région par le biais d’une filiale hongkongaise, dont dépend le nouveau bureau de Hangzhou.
Se rapprocher des géants chinois
Selon les différentes informations de la presse américaine et asiatique, cette filiale chinoise est un « hub » technologique, ou un laboratoire de R&D, doté de 30 millions de dollars de capital et dirigé par Damian Yeo, le responsable des questions juridiques pour Facebook dans la région Asie. Toutefois, les informations officielles relatives à l’enregistrement de cette filiale ont disparu des sites de l’administration chinoise.
Cette implantation de Facebook en Chine implique-t-elle un allègement du contrôle de l’information et de la surveillance d’Internet en Chine ? De ce côté-là, peu de changements sont perceptibles, le régime ayant par ailleurs renforcé son arsenal législatif en la matière l’an passé. Mais il ne faut pas exclure que le gouvernement soit un peu plus tolérant envers les groupes étrangers, et ce d’un point de vue économique.
A la fin des années 2000, les mesures banissant les YouTube, Twitter, Google et autres de la Chine continentale répondaient également à une volonté de protectionnisme commercial, destiné à protéger de jeunes entreprises chinoises montantes. Aujourd’hui, les Alibaba, Tencent et consorts pèsent aussi, voire plus, lourd que les géants américains. De ce fait, il n’est pas impossible que certaines barrières tombent. Mais nous sommes probablement encore loin d’une libéralisation du Net dans l’Empire du Milieu.