La Banque Européenne d'Investissement accorde une ligne de crédit d'un demi-milliard d'euros à l'équipementier finlandais pour accélérer sa R&D sur la technologie 5G dans tous ses centres de recherche européens et en particulier en France.
Alexander Stubb, vice-président de la Banque Européenne d'Investissement (BEI), à droite, et Kristian Pullola, Chief Financiel Officer de Nokia.
La 5G rapportera à terme des milliards de redevances à Nokia : 3€ par terminal au titre de redevances sur ses brevets sur la technologie 5G dont les spécifications devraient être prochainement finalisées.
Mais en attendant les déploiements, alors que les investissements en équipements 4G se réduisent peu à peu, il faut financer la R&D. D'où le soutien du constructeur finlandais accordé par l'Union européenne par l'intermédiaire de la Banque Européenne d'Investissement (BEI). Il s'agit d'une ligne de crédit de 500 millions d'euros mobilisables dans les 18 prochains mois pour une durée de 5 ans. Ce financement provient du Fonds européen pour les investissements stratégiques (FEIS), vecteur principal du plan d'investissement pour l'Europe (Plan Juncker).
200 millions pour Iliad
Dans un entretien accordé au quotidien finlandais Helsingin Sanomat, Alexander Stubb, vice-président de la BEI, a indiqué que le prêt accordé à Nokia allait augmenter ses moyens consacrés à la R&D sur la 5G, « en particulier en France, en Finlande, en Allemagne et en Pologne ».
On peut s'étonner de cet apport tardif au champion finlandais des télécoms puisque la 5G est en train de sortir des labos. A l'inverse, de nombreux projets FTTH sont signés depuis longtemps avec des entreprises et collectivités françaises dans le cadre du Plan Juncker (notamment avec Iliad pour 200 millions d'euros).
La manne européenne est soigneusement répartie entre les 28 pays de l'UE en fonction du PNB par habitant. Sachant le poids que représente encore Nokia dans l'économie finlandaise, l'équipementier pouvait certainement compter sur le soutien de la BEI. Alors pourquoi si tard ?
La Commission européenne qui pilote le Plan a probablement trouvé là l'opportunité d'envoyer un signal fort à la concurrence américaine et asiatique et notamment à Huawei. Bruxelles soutient quand il le faut et comme il le faut l'industrie européenne du numérique !