La 5ème édition de l’Ultra Broad Band Forum se tient jusqu’à demain à Genève en Suisse. Organisée conjointement par la commission haut débit pour le développement durable de l’ITU (International Telecommunication Union) et de l’UNESCO, Huawei et Swisscom, la conférence a pour thème l’Intent Driven Networking ou les développements futurs des réseaux intelligents.
Cisco avait lancé le concept. Huawei avait suivi en développant sa propre implémentation de ce qui est aujourd’hui appelé l’Intent Driven Networking. Pour l'essentiel, il s'agit d'un réseau qui tient compte des objectifs de l'entreprise et les transforme automatiquement en configurations réseau pour tous les appareils. Il réduit au maximum les interventions manuelles. Un tel réseau contrôle et ajuste en permanence l'environnement pour assurer la conformité et offrir ainsi une visibilité plus poussée. Pour atteindre de tels résultats, il repose sur un système en boucle fermée qui englobe l'automatisation basée sur des politiques, sur l'analytique réseau et sur l'apprentissage automatique. Si l’idée en soi n’est pas nouvelle, la vraie nouveauté vient que les algorithmes sont quasiment prêts à en faire une réalité.
Des besoins en augmentation constante
La première matinée des travaux du forum a consisté en des sessions plénières animées par différents opérateurs et Huawei. Ceux-ci nous ont pratiquement fait faire un tour d’Europe des télécommunications. En commun ils ont tous mis le cap sur le réseau défini par les intentions. Ryan Ding le président de Huawei Carrier Business Group expliquait simplement que les besoins en augmentation pour fournir les services connectés ne pouvaient s’affranchir de passer à cette technologie. En pratique une caméra de surveillance du trafic routier demandait 100 Mbps pour remplir son office, liée à de l’intelligence artificielle. Pour les joueurs en ligne les demandes sont désormais sous les 20 ms de latence pour éviter les lags. Un élément de réalité virtuelle en 8K nécessite 260 Mbps.
AI et automatisation
L’ensemble des intervenants dont Orange Business Services, par la voix de Didier Duriez, ont mis l’emphase sur l’automatisation nécessaire de leur infrastructure afin de répondre à ces enjeux. Elle passera par l’utilisation intensive de l’intelligence artificielle et des outils de règles en s’appuyant sur les données d’utilisation du réseau par les clients à leur domicile ou dans les entreprises. Selon les usages, et leurs changements, le réseau s’adapte automatiquement dans sa configuration, sa sécurité et le réseau de communication. A terme, il doit devenir totalement autonome avec des capacités d’auto-maintenance et d’auto-réparation. Pour les opérateurs et autres exploitants de réseaux, ce plan d’évolution s’accompagne du décommissionnement des anciennes technologies et outils de monitoring et de supervision du réseau. Les avantages attendus sont une baisse importante des coûts de maintien en condition opérationnelle des réseaux, une meilleure expérience des clients par une meilleure qualité de service et une uniformisation de l’ensemble des réseaux autour d’une seule technologie.
Un écosystème en construction
Si chaque opérateur y travaille à l’intérieur de son propre écosystème, il convient comme l’a fait remarquer David Wang, président en charge des produits et des solutions chez Huawei et directeur exécutif, que l'ensemble de l’industrie contribue en développant de standards et des éléments pouvant s’intégrer facilement pour une adoption globale et sans couture quel que soit le réseau.