Alors que l’entreprise américaine se préparerait à entrer en bourse, un consortium de 22 entreprises françaises, sous l’égide du GICAT, lance un guichet unique afin de proposer aux services de renseignement un éventail de solutions « souverain » et « modulaire » : le Cluster Data Intelligence.
En septembre, Bloomberg rapportait que le gouvernement français était désireux de se débarrasser de Palantir. Fin 2016, la DGSI contractait avec cette société américaine pour le traitement de ses données. Une annonce qui avait ému dans l’Hexagone, la startup cofinancée par Peter Thiel étant réputée proche des services de renseignement américains.
Laurent Nunez, alors directeur de la DGSI, expliquait à Bloomberg en juillet dernier « travailler maintenant à promouvoir une offre française ou européenne. Nous visons un objectif de lancement d’un outil pour toutes les agences de renseignement. Et de nombreuses entreprises sont intervenues ». Parlait-il du Cluster Data Intelligence ?
« Cette offre souveraine » vient d’être annoncée par le GICAT (Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres), qui explique piloter ce projet depuis fin 2016. « Il en résulte, après deux années de travail, qu’il existe aujourd’hui une offre cohérente, souveraine, modulaire, compétitive, répondant concrètement aux besoins, avec un coût de possession transparent, à disposition des services de renseignement et entreprises ayant des problématiques liées au Big Data », écrit le groupement dans son communiqué.
Un consortium cohérent pour le renseignement
Plutôt qu’un outil unique, il est question de l’association de 22 entreprises, parmi lesquelles Systran, Linkurious, Aros, Bertin IT, Deveryware ou encore Airbus Defence & Space, qui mettent leurs solutions au service d’un « portefeuille indépendant de produits et services […] pour se donner les moyens d'élaborer un système parfaitement cohérent (solution de bout en bout) fédérant des capacités très spécifiques ».
Le GICAT souligne que cette offre est capable de répondre aux spécificités et contraintes des acteurs français du renseignement, tout en pouvant également servir d’autres pays souhaitant utiliser une solution « indépendante », entendre par là une solution qui n’est pas américaine. Notons que le cluster pourrait être renforcé prochainement des participations de Thales et de Pertimm.