Le Pentagone cherche à savoir s’il y a conflit d’intérêt dans la candidature d’AWS au contrat cloud du ministère américain de la Défense. En cause, la participation d’un ex-employé de la filiale d’Amazon à l’élaboration de l’appel d’offres et de son cahier des charges.
Le contrat JEDI (Joint Enterprise Defense Infrastructure) a-t-il été truqué, ainsi que le clame Oracle ? C’est la question que se pose actuellement le Pentagone. L’obtention de ce contrat de fourniture de services cloud à hauteur de 10 milliards de dollars voit s’affronter deux mastodontes du secteur, Azure et AWS, le combat tournant vraisemblablement à la faveur du dernier. La décision du DoD est attendue pour ce trimestre.
Pourtant, nous ne sommes pas à l’abri d’un retournement de situation. Google a surprenamment jeté l’éponge, sous la pression de ses salariés et surtout peu convaincu de ses chances de succès. Le prochain coup de théâtre pourrait bien venir d’Amazon. Selon le Washington Post, le Pentagone enquêterait sur un possible conflit d’intérêt impliquant le géant du cloud, une information confirmée par le ministère.
Prêt à tout pour JEDI ?
Il est ici question de triche. Alors qu’Oracle a attaqué l’appel d’offres en justice, l’estimant injustement en faveur d’AWS, un nouvel élément est apparu au grand jour. A travaillé à l’élaboration de l’appel d’offres un ex-employé d’AWS, retourné chez Amazon après son passage au Pentagone. Dans un précédent rapport, le DoD considérait que ce salarié « n’a pas eu d’incidence négative sur l’intégrité de la passation de marché de JEDI ».
Néanmoins, dans ce même document, le responsable des contrats du Pentagone explique « se demander si l’emploi de [ce salarié] et d’autres par AWS est à l’origine d’un conflit d’intérêt » à la lumière des chances élevées d’Amazon de remporter le contrat. La question est de savoir si oui ou non l’appel d’offres a été préparé de sorte à assurer la victoire d’AWS ou bien si ces recrutements n’ont pas servi à mettre au point une candidature sur-mesure.