Atos va lâcher Worldline

A l’occasion de son Investor Day, l’ESN a présenté son plan d’action triennal, lequel consistera principalement à abandonner sa participation majoritaire au capital de Worldline pour se concentrer sur son récent rachat, Syntel, qui représente pour Atos la porte d’entrée vers l’international.

Si Atos n’affichait pas en octobre dernier une excellente santé financière, avec des conséquences boursières désastreuses, le géant français est prêt à rebondir. « En 2018, Atos a renforcé son profil mondial et ses capacités dans les services digitaux avec l’acquisition de Syntel, tout en renforçant la position de Worldline comme leader incontesté des paiements en Europe via l’acquisition de SIX Payment Services » écrit l’entreprise de Thierry Breton à l’occasion de son Investor Day 2019.

Maintenant que sa filiale dédiée aux paiements électroniques est solide, et fort rentable, il est temps qu’elle taille sa route en solitaire. Atos, détenteur de 50,8%, prévoit d’en distribuer à ses actionnaires 27,4%, ne gardant pour lui que 27,4% du capital de Worldline, qui ne représenterait alors plus qu’un actif financier pour l’ESN. Une fois indépendante et renforcée par l’intégration de SIX Payment, Worldline « bénéficiera d’un meilleur profil de liquidité sur les marchés action et d’une capacité renforcée à participer à la consolidation de l’industrie européenne des paiements ».

Flexible

Quant à Atos, il profitera de l’opération pour gagner en « flexibilité financière » afin de « poursuivre sa stratégie de croissance et de création de valeur dans un contexte d’accélération de la transformation digitale à l’échelle mondiale ». Soit se concentrer sur les services à valeur ajoutée telles que la cybersécurité, l’IoT industriel ou encore, avec Syntel, le traitement de données.

Gilles Grapinet conservera son poste de Directeur Général de Worldline mais n’occupera plus de fonction au sein d’Atos, tandis que Thierry Breton demeurera Président non-exécutif du Conseil d’Administration de Worldline, les deux entreprises conservant un partenariat industriel et stratégique. La proposition doit désormais être examinée fin avril par l’Assemblée Générale d’Atos.