Après des rumeurs de négociations avec France Télévisions, Orange ou encore Canal+, c’est finalement avec le groupe de Patrick Drahi que Molotov TV est entré en « discussion exclusive » en vue d’un rachat. A défaut d’avoir réinventé la télé, la plateforme va au moins profiter aux offres de contenus d’Altice.
Quand Pierre Lescure et Jean-David Blanc ont commencé à esquisser Molotov.tv, nombreux sont ceux qui y voyaient un concurrent français de Netflix en devenir. Lancée en juillet 2016, la plateforme se félicitait en janvier dernier de compter 2 millions d’utilisateurs mensuels actifs. Et toujours pas de modèle économique solide.
Molotov, qui entendait dès son lancement s’étendre à l’étranger, était désespérément en manque de fonds. L’entreprise aurait été en négociations avec France Télévisions, mais l’audiovisuel public a semble-t-il préféré passer son chemin, lançant une offre concurrente en partenariat avec TF1 et M6. Canal + et Orange auraient pu eux aussi être des acquéreurs potentiels pour la plateforme.
Quel avenir pour Molotov dans Altice ?
Mais c’est finalement dans les bras de Patrick Drahi que Molotov se jette. Dans un communiqué publié ce matin, Altice France annonce être entré en discussion exclusive « en vue d’accélérer le développement de la start-up en France et à l’international ». Ce qui, en langage courant, signifie que le groupe propriétaire de SFR compte racheter l’entreprise. « Les discussions portent sur une entrée majoritaire d’Altice France au capital de Molotov au côté de ses fondateurs et actionnaires historiques ».
Pour autant, la marque Molotov sera préservée, « ainsi que sa démarche universelle et ouverte à tous ». Outre l’argent frais de la prise de participation d’Altice, l’entreprise pourra s’appuyer sur les actifs télécoms et médias du géant « notamment ses contenus premiums, sa puissance commerciale et son empreinte à l'international afin de poursuivre son développement ». « Nous développerons Molotov avec [Jean-David Blanc] et ses équipes pour en faire un acteur majeur du digital, véritable trait d’union entre les contenus et les infrastructures très haut débit » souligne Alain Weill. SFR et RMC, propriétés d’Altice, devraient en profiter également, quoique pour l’heure Altice ne précise pas de quelle manière.