Si les entreprises développent pour la plupart des stratégies autour du cloud que ce soit « totalement cloud » ou « cloud de préférence », il n’en reste pas moins que cette migration ne se réalise pas en un jour et que la majorité des infrastructures et des applications sont encore dans les centres de données des entreprises créant un modèle hybride où les deux mondes se côtoient. Pour longtemps ?
Si l’hybride n’est pas le choix stratégique, la migration vers le cloud de l’ensemble d’un système informatique ne se réalise pas en un claquement de doigts ou en sortant juste une carte de crédit. C’est un véritable projet pas forcément sans risque. En attendant, les entreprises se retrouvent avec deux environnements différents à gérer, l’ancien toujours sur site et le nouveau dans le Cloud qu’il soit privé ou public.
En finir avec les silos ?
Théorisé par le Gartner, le mode bimodal qui consiste à industrialiser un backend legacy et développer toutes les nouvelles applications ou fonctionnalités dans le Cloud n’emporte plus vraiment les suffrages du fait de la conservation de silos qui se cristallisent. La tendance tourne plutôt autour de la création de ponts entre les deux environnements pour éviter justement le silotage des environnements. On parle ainsi d’économie des API pour distinguer le moyen de lier les deux environnements et leur apporter une connectivité et une agilité plus grandes.
Il y a autant de définitions du Cloud hybride que d’entreprises. Certains le définissent comme la combinaison d’un cloud privé à un cloud public, d’autres d’un environnement sur site vers un ou plusieurs clouds publics. Certains lui donnent la même définition que le multicloud. Bref, l’hybride couvre quasiment tous les cas actuels d’utilisation où intervient l’utilisation d’une technologie dans le Cloud (IaaS/PaaS/SaaS).
Des frontières qui s’estompent
La plupart des offreurs de clouds publics proposent maintenant la possibilité d’installer leur plateforme sur les clouds privés ou dans les centres de données des entreprises (lire notre article par ailleurs sur le sujet dans ce numéro). Le Cloud hybride est devenu d’ailleurs un marché qui aiguise les appétits et les convoitises. Le rachat spectaculaire de Red Hat par IBM en est une illustration. Big Blue mise sur le fait que les entreprises en ont encore pour des années à réaliser leur totale mue vers le Cloud public, et même que certains ne feront pas ce choix et garderont des applications et des données en interne. De nombreuses start-ups comme Igneous ou Minio proposent ainsi des possibilités similaires sur les services de stockage en autorisant d’utiliser l’interface de stockage d’AWS S3 dans le Cloud privé.
Vu l’ampleur de ce que représente une migration vers le Cloud public et les questions persistantes autour de la sécurité et du respect de la vie privée, le mode hybride semble devoir être présent pour encore quelques années même si avec la maturité du Cloud public ces problèmes vont devenir moins importants dans la réflexion des entreprises qui visent aujourd’hui à plus d’agilité et de réactivité pour s’adapter aux conditions du marché. ❍