Des 27 membres fondateurs, 7 expliquent n’avoir rien signé d’autre avec Libra que des accords non contraignants. Cette froideur soudaine s’explique peut-être par le fait que ces entreprises n’ont guère envie d’être invitées au Sénat américain pour y être entendues sur le sujet.
Il n’y a bien qu’Iliad pour se féliciter d’avoir rejoint l’aventure Libra. L’entreprise de Xavier Niel avait, le jour de la publication du livre blanc sur la blockchain et la cryptomonnaie, exprimé publiquement son appartenance au projet dirigé par Facebook. Dans ce communiqué, Iliad expliquait être de la partie parmi les membres fondateurs, qui ont tous investi 10 millions de dollars dans Libra en achetant des Libra Investment Tokens.
La maison mère de Free établissait d’ailleurs la liste de ces membres fondateurs. Une liste qui n’est peut-être pas tout à fait exacte, puisque, à en croire la presse américaine, sur 27 partenaires, 7 ont nuancé leur soutien au projet. Tous ont gardé l’anonymat mais ils expliquent avoir signé des accords non contraignants leur permettant de faire marche arrière si jamais cette histoire commençait à sentir le sapin.
Arrière toute !
Ces accords leur permettent en outre de faire l’impasse sur la promotion et même l’utilisation du Libra, ce qui va légèrement contre les statuts de l’association dont Facebook clame qu’ils font partie. Par ailleurs, des 10 millions de dollars, Libra n’a toujours pas vu la couleur. Apparemment, les parties prenantes attendent de connaître la structuration exacte du projet. Et surtout elles ne souhaient pas être trop étroitement associées à Facebook.
Entre le statut légal des cryptomonnaies et la sulfureuse réputation du géant, certains y vont à reculons. Et ces « démentis » sous couverts d’anonymat semblent une garantie pour les parties-prenantes de pouvoir se retirer en assurant ne pas avoir été tant impliqué que ça. Les auditions prévues à la Chambre des représentants et au Sénat américains les 16 et 17 juillet sur Libra n’y sont sans doute pas étrangères.