Ce n’est pas vraiment une surprise, tout juste une officialisation : le DoJ annonce l’ouverture d’une enquête quant aux plateformes en ligne « leaders du marché » et des soupçons de pratiques anticoncurrentielles. Une réponse aux plaintes, tant de consommateurs que d’entreprises, qui s'accumulent depuis plusieurs années.
En juin dernier, la presse américaine rapportait que le Department of Justice américain se penchait sur le cas des géants du Web. Rien de neuf sous le soleil, les GAFAM sont régulièrement dans le viseur de l’administration américaine, en témoigne le projet de décret préparé à la Maison Blanche demandant aux différentes agences fédérales d’enquêter sur les grands du numérique, notamment d’un point de vue antitrust.
Mais cette fois-ci, c’est du concret. Avec l’accumulation des plaintes formelles et des scandales à répétition, cela devait forcément arriver : le DoJ a très officiellement annoncé l’ouverture d’une enquête étudiant « si et comment les plates-formes en ligne leaders du marché ont atteint la capacité à contrôler le marché et ont adopté des pratiques qui ont réduit la concurrence, freiné l'innovation ou porté préjudice aux consommateurs ».
Chasse aux GAFAM
Prenant le sujet à bras-le-corps, la branche anti-trust du DoJ entend consulter le public « notamment les acteurs du secteur qui ont une connaissance directe de la concurrence sur les plateformes en ligne » afin d’alimenter ses investigations. Quant aux cibles de cette enquête, le communiqué ne donne aucun nom mais il paraît évident que sont visés Amazon, Apple, Facebook et Google, éventuellement Microsoft. La mention de « la recherche, les médias sociaux et certains services de vente au détail en ligne » ne laisse guère de place au doute.
« L’enquête du Département a pour objectif d’évaluer les conditions de concurrence sur le marché en ligne de manière objective et impartiale et de veiller à ce que les Américains aient accès à des marchés libres sur lesquels les entreprises se font concurrence sur le fond pour fournir les services que les utilisateurs souhaitent » écrit le DoJ, soulignant que toute violation des règles antitrust sera sanctionnée. Evidemment, il n’est pas question de parler de démantèlement des GAFAM et autres marronniers, mais, sans surprise, les quatre concernés ont marqué le pas en bourse à cette annonce, le cours de Facebook étant le plus affecté avec une baisse de 1,7% dans la journée.