IPO à un demi-milliard de dollars pour Cloudflare

Le géant du CDN a fait son entrée sur le NYSE vendredi, un mois et demi après avoir déposé son formulaire auprès de la SEC. Le titre a gagné 20% à l’ouverture, permettant à l’entreprise de lever 525 millions de dollars et d’être valorisée 4,4 milliards de dollars.

On est habitué à ce qu’il s’écoule plusieurs mois entre le dépôt d’un formulaire IPO auprès du gendarme américain des marchés financiers et l’introduction effective en bourse. Pourtant, Cloudflare a fait preuve d’une célérité peu coutumière : l’entreprise a sonné la cloche du NYSE vendredi, moins de deux mois après avoir présenté le précieux document à la SEC.

Malgré la brièveté du délai, le géant du CDN est parvenu entre temps à réévaluer son prix d’introduction. Si la fourchette était initialement prévue entre 10 et 12 dollars, c’est finalement à 15 dollars que le titre a été introduit vendredi. Et dès l’ouverture, l’action a fait un bond de 20% et s’est maintenue entre 18 et 19 dollars tout au long de la journée.

Ce faisant Cloudflare a pu lever 525 millions de dollars, atteignant une valorisation boursière de 4,4 milliards de dollars. Une belle opération pour le spécialiste du load balancing. Si son chiffre d’affaires est au beau fixe, grimpant de 84 millions de dollars en 2016 à 192 millions l’an passé, ses pertes se sont creusées en 2018, alors que l’entreprise était parvenue à les réduire en 2017. De 9,7 millions en 2017, Cloudflare a enregistré l’année dernière une perte nette de 84 millions de dollars.

Les utilisateurs sont une menace

Mais les pertes ne sont pas l’unique risque pesant sur Cloudflare. Outre les menaces pouvant affecter ses infrastructures en termes d’attaques informatiques, l’entreprise doit faire face au péril provenant de ses propres clients et utilisateurs. Entre ceux ne respectant pas telle ou telle législation, ceux sur liste noire des Etats-Unis ou encore les controversés, notamment les sites et forums néo-nazi (8chan est cité dans le document transmis à la SEC), la société nouvellement cotée s’expose non seulement à des poursuites, mais aussi à voir son image sérieusement écornée.

Dans les colonnes de Techcrunch, Michelle Zatlyn, COO et co-fondatrice de Cloudflare, revient justement sur ce point. « Si les clients enfreignent la loi, nous les supprimons de notre réseau. Ce n'est pas nouveau et nous publions des rapports de transparence à ce sujet » explique-t-elle. « Parfois, vous faites face à des choses qui ne sont pas illégales, mais qui sont grossières, et la question est de savoir qui doit les mettre hors ligne. Je travaille avec certains des esprits les plus éclairés sur ce sujet et nous essayons d'être très transparent sur la façon dont nous résolvons ces problèmes ».