L’hypothèse peut paraître farfelue, elle est pourtant très sérieusement envisagée par le Procureur Général des Etats-Unis, William Barr. Lors d’une conférence, celui-ci a souligné la possibilité pour l’Etat fédéral de s’opposer à Huawei sur la 5G en prenant une participation, directe ou par le biais d’un consortium d’entreprises, dans l’un des équipementiers européens, voire les deux.
Lors du FIC, lorsqu’il était question des règles en France quant au réseau 5G, on a pu entendre les pouvoirs publics assurer que deux des équipementiers sont européens. Mais pour combien de temps. A l’occasion d’un colloque du Centre d’Etudes Stratégiques et Internationales à Washington, William Barr, le Procureur Général, a insisté sur l’importance des investissements de l’Etat chinois dans la 5G, notamment avec des acteurs tels que Huawei ou ZTE.
Aux Etats-Unis, point d’équipementiers 5G majeurs. Si le Congrès planchera bientôt sur un projet de fonds dédié aux entreprises américaines œuvrant dans ce milieu, il est question de 750 millions de dollars et l’heure semble bien tardive pour commencer à investir. Alors William Barr, et l’administration Trump derrière lui, envisage une option bien plus rapide.
Des Scandinaves américains
Selon lui, Nokia et/ou Ericsson doivent monter en puissance. Or, pour en faire un « concurrent de poids » à Huawei, les Etats-Unis pourraient « prendre le contrôle de l’une de ces entreprises, ou les deuxà travers une participation américaine directement ou par le biais d'un consortium de sociétés privées américaines et alliées ». L’idée peut paraître saugrenue mais le Procureur Général des Etats-Unis persiste et signe : « nos plus proches alliés et nous devrions envisager cette approche activement ».