L’Etat est déjà au chevet des entreprises, mais les startups bénéficieront d’un traitement de faveur. Le secrétaire d’Etat au Numérique, aux côtés de la BPI et du PIA, promet un plan d’aide supplémentaire pour les jeunes pousses françaises, à hauteur de 4 milliards d’euros.
On sait les startups françaises particulièrement fragiles, déjà en situation normale. La plupart sont dépendantes des levées de fonds, or avec la crise sanitaire actuelle et ses répercussions économiques, les investisseurs semblent plus que réticents à s’engager dans des placements risqués. Dans un communiqué, le secrétaire d’Etat au Numérique appelle en conséquence les fonds et les business angels, « en particulier en tant qu’actionnaires », à continuer d’assumer « leur rôle central dans cette période de difficultés ». Notons que France Digitale a d’ores et déjà mis en ligne un kit de survie à l’attention des startups.
Mais l’Etat ne compte pas sur les seuls investisseurs privés pour aider les jeunes pousses à traverser ces temps de crise. « Du fait de la spécificité de leur modèle de développement, il convenait de prendre des mesures d’urgence dédiées afin de soutenir, aux côtés de leurs actionnaires, celles dont l’activité est fortement affectée par le COVID-19 » affirme Cédric O. « Au total, ce sont près de 4 milliards d’euros dont vont pouvoir bénéficier les start-up pour leur trésorerie ». Le montant de ces mesures viendra s’ajouter aux dispositifs plus généraux mis en place par Bercy pour l’ensemble des entreprise.
Du côté de nos jeunes pépites, le PIA (Programme d’investissements d’avenir) et la BPI vont sortir leur chéquier. Le premier financera à parts égales avec les investisseurs privés une enveloppe de 160 millions d’euros destinée à « financer des bridges entre deux levées de fonds ». En des termes moins anglophones, il s’agit pour les startups de demander, entre deux tours de table, une rallonge aux investisseurs historiques. Cette enveloppe, qui revêt la forme d’obligations avec accès possible au capital du demandeur, s’adresse aux startups qui « étaient en cours de levée de fonds ou qui devaient en réaliser une dans les prochains mois et qui sont dans l’incapacité de le faire ».
La BPI à la barre
Autre mesure, adossée à la garantie sur les prêts de 300 milliards d’euros adoptée dans la loi de finances rectificative, l’Etat garantira aux startups des prêts de trésorerie « jusqu’à deux fois la masse salariale, ou, si plus élevé, 25 % du chiffre d’affaires annuel ». Ces prêts devraient représenter 2 milliards d’euros, distribués aussi bien par les banques que par la BPI qui a mis en place un produit dédié. Côté fiscalité, on retrouve les mesures déjà annoncées par Bercy, à savoir la possibilité pour les entreprises de demander un remboursement anticipé des créances d'impôt sur les sociétés restituables en 2020 et un traitement accéléré des demandes de remboursement des crédits de TVA. Pour les startups, le remboursement sera accéléré, notamment du crédit impôt recherche.
Enfin, les aides du PIA attribuées mais non versées seront là encore accélérées. Il n’est pas question ici de nouvelles aides mais du paiement au plus vite des aides à l’innovation, le communiqué citant en exemple les concours d’innovation, « en versant par anticipation les tranches non encore distribuées pour les dossiers déjà validés ». En outre, les startups déjà assistées, avec des avances ou des redevances à reverser, voient leurs échéances de paiement reportées de six mois. « Enfin, l’Etat maintient, à travers Bpifrance, son soutien aux entreprises innovantes avec près d’1,3 milliard d’euros d’aides à l’innovation prévu pour 2020 » conclut le communiqué.