L’association basée en Suisse a choisi pour CEO Stuart Levey, Sous-secrétaire, en charge du renseignement économique et du contre-terrorisme, au département du Trésor américain sous Bush puis Obama. Un atout qui pourrait s’avérer décisif dans les négociations entre Libra et les régulateurs.
Après avoir fait les gros titres pendant plusieurs mois, et réagir de nombreux gouvernements, le projet Libra, une cryptomonnaie initiée par Facebook, est tombée dans un quasi-oubli. Il faut reconnaître que l’association avait tout intérêt à se faire discrète : le “buzz” autour de son lancement lui avait attiré l’inimitié d’Etats et d’institutions financières, tandis que ses premiers soutiens la désertaient, ou du moins montraient des signes de réticences.
Mais Libra revient sur le devant de la scène et semble sur le point de lancer une offensive réglementaire. L’association vient en effet de débaucher le Chief Legal Officer de HSBC Holdings, Stuart Levey. Celui-ci devient le nouveau CEO de l’association. Mais, avant d’intégrer la banque, Stuart Levey occupait une fonction élevée au sein du département du Trésor américain. Sous les administrations Bush puis Obama, il était Sous-secrétaire, en charge du renseignement économique et du contre-terrorisme.
Rassurer sur la lutte contre le blanchiment
A ce poste, Stuart Levey était notamment en charge de la lutte contre le financement des entreprises terroristes. Or c’est là justement l’une des craintes exprimées à l’encontre de Libra : que la devise virtuelle soit employée à des fins de blanchiment et de financement d’activités illégales. Alors que Libra est en pleine discussion avec les régulateurs afin d’obtenir licences et agréments, cette nomination pourrait lui être utile.
Libra a ainsi entamé le 16 avril dernier le processus d’obtention d’une licence de paiement auprès de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers en Suisse, où siège l’association. « J'ai hâte de travailler en étroite collaboration avec les gouvernements, les régulateurs et toutes nos parties prenantes pour réaliser cette vision » assure Stuart Levey. « La technologie nous offre la possibilité de faciliter l'envoi et la réception d'argent par les particuliers et les entreprises, [...] avec des contrôles robustes pour détecter et décourager les financements d'activités illicites » ajoute-t-il à propos de Libra.