L’Organisation Mondiale de la Santé suit les pas de nombreux gouvernements ayant fait le choix des moyens numériques pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Si l’application se destine avant tout aux pays les moins développés, l’OMS a choisi de faire l’impasse sur le proximity tracing, estimant ne pas avoir les garanties juridiques suffisantes.
Aujourd’hui 12 mai, nous trépignons d’impatience dans l’attente de la publication promise par l’INRIA du code source de l’application StopCovid. L’application française de proximity tracing doit, d’ici à sa présentation à l’Assemblée nationale le 25 mai, être testée, techniquement, sur le terrain et en simulation. Cependant, le code n’a toujours pas pointé le bout de son nez sur GitHub au moment où nous écrivons ces lignes.
Parallèlement, l’OMS elle aussi travaille sur sa propre application dédiée au COVID, confirme à Reuters Bernardo Mariano, le CIO de l’entité internationale. Lancement prévu ce mois. L’application, qui n’a pas encore reçu de nom, se destine aux pays manquant de ressources, que ce soit en termes technologiques que sanitaires, principalement en Afrique et en Amérique du Sud où le nombre de contaminations augmente à une vitesse alarmante.
Le service mobile, conçu par des ingénieurs issus notamment de Google et de Microsoft, permettra principalement à ses utilisateurs de renseigner leurs symptômes et leur indiquera la marche à suivre, en fonction du pays dans lequel ils se trouvent. D’autres fonctionnalités, d’auto-diagnostic par exemple, devraient y être implémenter. Cette application sera fournie clés en main, mais les gouvernements pourront réutiliser la technologie sous-jacente, afin d’adapter l’outil à leur contexte spécifique.
Pas de proximity tracing
Selon une autre source de Reuters, l’équipe travaillant sur cette app s’interroge sur l’intégration d’une dimension de proximity tracing, suivant a priori un modèle semi-décentralisé où la majeure partie des données sont stockées sur le terminal de l’utilisateur. Les ingénieurs en question auraient ainsi été en discussion avec Google et Apple, afin d’étudier la possible adoption de leurs API dédiées.
Mais, pour Bernardo Mariano, il n’en est pas question, le CIO expliquant que des considérations en termes de légalité et de confidentialité ont réfréner les ardeurs des chantres du tracing et interdit jusqu’à présent l’intégration de pareilles fonctionnalités. Il se dit selon Reuters également préoccupé des outils lancés en nombre par des entreprises privées, susceptibles de réutiliser après coup ces données collectées à des fins plus lucratives. L’OMS publiera d’ailleurs des recommandations sur ce sujet dès la semaine prochaine.