Microsoft aussi ne vendra plus de reconnaissance faciale à la police

Emboîtant le pas à IBM et Amazon, Microsoft annonce à son tour qu’il ne commercialisera plus ses solutions de reconnaissance faciale auprès des forces de police. Redmond ne mentionne pas cependant l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) qui utilise malgré la controverse les outils Microsoft. 

Depuis le meurtre de Georges Floyd, les géants de la tech prennent leurs distances avec les forces de police américaines. IBM a écrit au Congrès américain, annonçant qu’il ne ne fournira plus de logiciels de reconnaissance faciale tandis qu’Amazon a implémenté un moratoire d’un an sur l’utilisation par la police de Rekognition. Tous deux appellent le législateur à réguler l’usage des technologies de reconnaissance et d’analyse faciale. 

Microsoft n’a pas attendu la vague actuelle de mouvements antiracistes pour adopter cette position. Depuis deux ans, l’entreprise de Satya Nadella bat en brèche les politiques de Donald Trump quant à l’immigration, aux frontières ou à l’usage de la force. Tout en appelant le Congrès à réfléchir à l’usage des nouvelles technologies par les autorités et en soutenant les mesures législatives encadrant l’usage de la reconnaissance faciale par la police en Californie. 

Police non, immigration oui

La prise de position hier du président de Microsoft, Brad Smith, s’inscrit donc dans la continuité de ces prises de positions. Redmond a en effet annoncé qu’il n’a pas vendu et ne vendra pas sa technologie de reconnaissance faciale aux services de police. « Nous ne vendrons pas de solutions de reconnaissance faciale aux services de police des États-Unis tant que nous n'aurons pas en place une loi nationale, fondée sur les droits de l'homme, qui régira cette technologie » explique Brad Smith. « L'essentiel pour nous est de protéger les droits fondamentaux des individus lorsque cette technologie est déployée », a déclaré Smith.

Néanmoins Microsoft omet de préciser que ses solutions sont déjà utilisées dans l’administration américaine, notamment par l’Immigration and Customs Enforcement (ICE), indiquant en 2018 qu’Avec Azure Government, les employés de l’ICE seront en mesure « d’utiliser des capacités d'apprentissage en profondeur pour accélérer la reconnaissance faciale et l'identification ». Un contrat à 20 millions de dollars qui n’a pas manqué de provoquer une levée de boucliers, y compris en interne.