Le gouvernement australien est trĂšs remontĂ© aprĂšs la dĂ©cision temporaire de lâentreprise de censurer toute publication dâorganes de presse. Le gĂ©ant californien entend protester contre une loi visant Ă le contraindre Ă payer des droits auprĂšs des Ă©diteurs.
Des millions dâAustraliens ont Ă©tĂ© privĂ©s dâinformations sur Facebook en fin de semaine derniĂšre aprĂšs que les principaux organes de presse et certains sites gouvernementaux aient Ă©tĂ© incapables dâafficher leur page sur le rĂ©seau social.
Car la panne est en fait la consĂ©quence dâune dĂ©cision prise par Facebook qui a bloquĂ© lâaccĂšs Ă plusieurs organes de presse les jeudi et vendredi 18 et 19 fĂ©vrier, sâattirant les foudres du gouvernement qui a dĂ©cidĂ© en reprĂ©sailles de retirer toutes ses publicitĂ©s du site, lundi 22 fĂ©vrier, ont rapportĂ© de nombreux mĂ©dias.
« Les actions de Facebook ayant consistĂ© Ă mettre fin Ă son amitiĂ© avec lâAustralie aujourdâhui, en coupant des services essentiels dâurgence et dâinformation en matiĂšre de santĂ©, sont aussi arrogantes que dĂ©cevantes », a commentĂ© le Premier ministre australien Scott Morrison, citĂ© par la correspondante australienne du Monde.
Face au tollé, Facebook a rapidement rétabli les pages et invoqué une erreur de manipulation concernant certains des sites gouvernementaux affectés.
Débat autour de la gratuité
Facebook entend protester contre une loi adoptĂ©e par le Parlement australien qui souhaite le contraindre Ă rĂ©munĂ©rer les Ă©diteurs des contenus quâil reprend.
Le gouvernement australien veut y introduire un code de conduite et rĂ©gulariser les rĂšgles du jeu entre les organes de presse et les gĂ©ants de la Tech comme Facebook ou Google, les deux premiĂšres entreprises concernĂ©es. 52 % des Australiens admettent utiliser les rĂ©seaux sociaux pour sâinformer selon le Reuters Digital News Report 2020 lorsque Facebook et Google captent plus de 80 % des recettes publicitaires.
Facebook considĂšre que « la loi interprĂšte mal la relation entre la plateforme et ses Ă©diteurs », a-t-il expliquĂ© dans un article de blog, ajoutant quâil a Ă©tĂ© laissĂ© face Ă un choix difficile : « essayer de respecter une loi qui ignore les rĂ©alitĂ©s de cette relation ou couper les services en Australie. Nous avons choisi la seconde solution. »
Facebook sâest trouvĂ© un alliĂ© de choix en la personne de Timothy Berners-Lee, lâinventeur dâInternet et scientifique britannique, qui considĂšre que la dĂ©cision du gouvernement australien de faire payer pour de lâactualitĂ© marquerait un dangereux prĂ©cĂ©dent capable de rendre lâInternet ingĂ©rable, rapporte The Associated Press.
Ăgalement concernĂ© par la loi, Google a acceptĂ© un partenariat avec trois organes de presse australiens tout comme il l'a fait en France en janvier dernier.