Dans son nouvel ouvrage « Géopolitique de l’intelligence artificielle », Pascal Boniface dresse un panorama des enjeux à venir face à une intelligence artificielle mi-ange, mi-démon et accaparée par une Big Tech cupide.
« L’intelligence artificielle peut révolutionner notre mode de vie. En bien ou mal selon ce que nous déciderons. Or, pour le moment, nous ne décidons pas.» C’est le constat que dresse Pascal Boniface, directeur et fondateur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), dans son nouvel ouvrage « Géopolitique de l’intelligence artificielle », sorti ce 28 janvier.
Dans son ouvrage souhaitant contribuer au débat autour de l’intelligence artificielle, Pascal Boniface couche sur le papier les enjeux qui attendent l’humanité face à une intelligence artificielle - mi-ange mi -démon et accaparée par des entreprises de la Big Tech comparable au Béhémoth – devenue un acteur géopolitique majeur dont il juge urgent de juguler sa puissance.
« Cette remise en cause par les GAFA et par la Chine est absolument sidérante. C’est la première fois que les États sont autant challengés par l’apparition d’un acteur nouveau », nous a confié Pascal Boniface.
Préserver la fonction régalienne
Si l’intelligence artificielle a permis une ouverture totale à la mondialisation, facilité les échanges et les communications entre les individus, elle est aussi responsable de l’accroissement d’inégalités économiques devenues béantes face à des entreprises pesant plus que la plupart des pays du globe.
« On peut craindre une société à deux vitesses avec un sablier très inégal avec une toute petite pointe de gens qui auront tout – la santé, la prospérité – face à des gens jetés dans la pauvreté », a-t-il avancé.
Pascal Boniface pense qu’il est encore temps pour les États de préserver leur fonction régalienne et de réguler le marché. Le département de justice américaine et la Commission européenne ont montré de premiers signes encourageants à cet égard.
« Nous devons faire en sorte que ces géants restent nos serviteurs et ne deviennent pas nos maîtres. »
Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans un prochain numéro de L’Informaticien.