La Cnil juge les outils de télésurveillance des examens « particulièrement intrusifs », et recommande un déploiement proportionné et sécurisé.
Après plusieurs plaintes liées aux déploiements d’outils numériques de surveillance des examens en ligne, démocratisés suite à crise sanitaire, la Cnil frappe du poing sur la table.
Des dispositifs intrusifs
Car le gendarme des données personnelles considère ces outils, pouvant exiger la surveillance de l’appareil personnel (ordinateur ou tablette) de l’étudiant, comme « particulièrement intrusifs ». L’instance s’inquiète également que des établissements puissent mettre en place des systèmes de télésurveillance musclés à l’intelligence artificielle regroupant par exemple plusieurs dispositifs à la fois. Au regard de ces dérives potentielles, « Il apparaît donc nécessaire de rechercher un juste équilibre entre la lutte contre la fraude et la protection des droits et libertés des personnes. », écrit la Cnil.
Les recommandations de la Cnil
Suite à une consultation publique, la Cnil a publié une série de recommandations sur la mise en œuvre de ces dispositifs de télésurveillance. Les établissements scolaires ou toutes autres structures recourant à ce type de technologies devront garantir aux candidats que leurs données ne seront pas utilisées à d’autres fins que la surveillance d’un examen à distance. De plus, la Cnil estime que les examens à distance doivent être évités lorsque cela est possible et doivent être une possibilité offerte aux étudiants et non une obligation. Or, on en est loin. Car la consultation publique de la Cnil a révélé que 76 % des participants impliqués dans un examen à distance n’ont pas eu d’autre alternative.
La Cnil estime également que les établissements doivent informer les étudiants sur les conditions de mise en œuvre de la télésurveillance, s’assurer de la compatibilité des équipements des étudiants et que les dispositifs n’entraînent pas de risque de sécurité pour les utilisateurs.
Tout est aussi question de proportionnalité. La Cnil estime qu'il n’est pas nécessaire de mettre en place un dispositif pour des examens blanc par exemple. Concernant l’analyse automatique du comportement des candidats en revanche, la commission dit non.