La décision met fin à quatre ans de batailles judiciaires entre un homme de 17 ans - dont les révélations de condition de détention ont provoqué un scandale dans le pays - et trois médias australiens. La décision, historique, pourrait avoir des conséquences sur la façon de gérer le flux d'informations.
Quatre ans de batailles judiciaires pour un résultat historique.
La Haute cour d'Australie, la plus haute juridiction du pays, a reconnu que les médias étaient responsables des commentaires et contenus apparaissant sous les articles publiés sur Facebook, une première. Elle vient confirmer le jugement de la Cour suprême de Nouvelle-Galles du Sud, le 1er juin 2020. Désormais, tout commentaire diffamatoire peut valoir des poursuites à l'encontre des médias concernés.
La cour a écarté les arguments de non-responsabilité avancés par trois médias australiens indiquant que "la tentative de la partie appelante de se présenter comme un acteur passif et la victime involontaire des fonctionnalités de Facebook sonne comme irréaliste", a indiqué la cour dans son jugement rendu le 8 septembre 2021.
"Des conséquences [...] dans le futur"
L'affaire remonte à 2016 lorsque les médias australiens s'intéressent à Dylan Voller, un adolescent de 17 ans enfermé dans un centre de détention pour jeunes et dont la publication d'une photo le révélant ligoté à une chaise avec sa tête couverte par un sac avait provoqué un scandale dans le pays.
Un an plus tard, Dylan Voller a porté plainte contre trois médias australiens après avoir été la victime de commentaires diffamatoires sur les actes qu'il avait commis. "Il est communément admis que les entreprises de presse encouragent la participation accrue à leurs contenus pour qu'ils soient vus par une audience plus large, tirant des profits publicitaires," ont souligné les avocats de Dylan Voller à nos confrères de BBC News, qualifiant la décision "d'historique". Un des trois médias a condamné la décision arguant qu'elle "étouffe la libre discussion".
Désormais, les médias australiens pourront être poursuivis en justice pour tout contenu diffamatoire. "Cela va avoir des conséquences sur ce que l'on pourra poster sur les réseaux sociaux dans le futur", a déclaré un représentant de l'un des médias auprès de CNN Business.