Hush, la néobanque participative qui aime les cryptomonnaies

Hush est une banque en ligne tournée vers les monnaies virtuelles. Le 11 décembre, elle débutera d’ailleurs son ICO, qui permettra aux acheteurs de tokens de devenir en quelque sorte « sociétaires ». A l’origine de cette « néobanque participative », Eric Charpentier, fondateur de Morning. 

Eric Charpentier, le fondateur de la banque Morning, rachetée par le groupe Leclerc, se lance dans un nouveau projet. Plus tôt cette année, il a créé avec une petite équipe une autre banque baptisée Hush. Celle-ci se veut « participative ». « On avait bien compris de l’expérience Morning que les gens voulaient et pouvaient être intégrés à la constructions de nouveaux modèles. D’un autre côté, nous étions sollicités par les communautés autour des cryptomonnaies » nous explique l’entrepreneur toulousain. 

Comme toute banque, Hush proposera un compte courant et une carte bancaire, mais aussi un « wallet de cryptomonnaie et un service de change » de monnaies virtuelles. Surtout, soucieux de « rafraîchir la notion de banque mutualiste », la banque sera dotée d’une gouvernance participative. Ses clients y joueront un rôle actif, mais nous y reviendrons. Hush est immatriculée au Luxembourg, d’une part pour correspondre aux ambitions européennes de son créateur et de l’autre parce que le régulateur local est plus accueillant. Mais, en fonction de l’évolution de la société, cette localisation pourrait changer, précise Eric Charpentier. 

Redistribution

Pour pouvoir se lancer, Hush va procéder à une ICO (Initial Coins Offering). La néo-banque va émettre au total 60 millions de « tokens » (jetons). 42 millions seront mis en vente à l’occasion de cette ICO, le reste sera mis en réserve, destiné entre autre à être redistribué aux utilisateurs et aux frais juridiques. « Il y a deux types d’acheteurs, les investisseurs et les utilisateurs, des gens qui vont acheter des tokens pour pouvoir avoir une participation active à la construction du modèle ».

Cette redistribution des « tokens » sera « calée sur les activités. Les utilisateurs qui participent aux projets se verront remettre des badges qui permettent de recevoir une quote-part plus importante ». Communication, développement, marketing, etc. : l’idée est que « chacun puisse trouver sa place dans la communauté en fonction de ses projets ». Soit « un acteur qui va être ouvert à de nouveaux usages et régulé », gage de stabilité, Eric Charpentier soulignant que Hush demandera son agrément d’établissement de paiement peu après cette ICO. 

Mieux que mutualiste : tokenisée

En outre, les « tokens » détermineront le poids de chacun dans les prises de décision de la néobanque. Mais il ne s’agit pas d’un fonctionnement de conseil d’administration ou d’assemblée générale. Sur les forums de Hush, les propositions de services et d’améliorations formulés par des utilisateurs : ceux ayant un plus grand nombre de jetons auront plus de visibilité sur les projets qu’ils soutiennent. Sans que cela soit pour autant contraignant pour l’équipe de Hush : Eric Charpentier y voit plus une « motivation, pour développer de nouvelles fonctionnalités par exemple ». D’autant que la communauté pourra prendre une part active aux évolutions de la banque : ce sera l’occasion de gagner des badges et donc de récupérer plus de tokens. 

La levée de fonds, pilotée par Chaineum, plateforme française d’accompagnement d’ICO, et BIT Conseil, société de conseil et d’analyse en monnaie virtuelle, débutera le 11 décembre. Il ne s’agira que d’une première phase fermée s’adressant à de « gros » investisseurs. Le public devra attendre le 1er janvier pour pouvoir s’offrir des « tokens ». L’opération devrait s’achever fin janvier. Hush souhaite lever entre 15 et 20 millions d’euros. Le service devrait être lancé au deuxième trimestre 2018, pour une disponibilité générale prévue en septembre.