La Mairie de Paris met en demeure Airbnb de retirer les annonces illégales

Depuis le 1er décembre, les loueurs touristiques sur Airbnb et autres plateformes en ligne sont tenus de s’enregistrer auprès des services de la Mairie. Mais force est de constater qu’à peine un cinquième des hébergeurs a procédé aux démarches nécessaires. La Ville met donc en demeure Airbnb et quatre de ses concurrents de retirer 1400 annonces illégales, sous peine de poursuites.

La guerre froide opposant Airbnb à la Mairie de Paris se réchauffe soudain. La ville a mis en demeure le géant de la location de logement et quatre de ses concurrents. Il leur est ordonné de retirer un certain nombre d’annonces illégales. En effet, depuis le 1er décembre tous les loueurs parisiens sont tenus de s’enregistrer en mairie.

Ils recevront alors un numéro d’immatriculation, lequel devra figurer sur l’annonce. Le but de cette mesure : s’assurer que les hébergeurs ne dépassent pas la limite légale de 120 jours de location par an. Mais France Info rapporte que sur le site du numéro 1 de l’hébergement, seuls 10 000 loueurs se sont enregistrés.

Restent donc aujourd’hui 40 000 annonces sans immatriculation, donc illégales. Pour autant, la Mairie de Paris ne vise pas la totalité de ces annonces. La mise en demeure concerne 1400 annonces sur les cinq plateformes, dont un petit millier pour Airbnb. La barre est haute, les logements visés sont de grands appartements et des hôtels particuliers loués pour certains à l’année.

Rendez-vous devant le juge

« Nous avons établi des règles et un certain nombre de plateformes dont Airbnb ont décidé de ne pas appliquer la loi. Elles continuent d'héberger des annonces illégales » explique à nos confrères de France Info Ian Brossat, adjoint (PCF) au logement. La ville prévient que si les plateformes ne s’exécutent pas, elle saisira le Tribunal de grande instance de Paris et exigera des sanctions financières.

« La loi est sans ambiguïté. Les plateformes sont tenues de retirer leurs annonces illégales » ajoute Ian Brossat, faisant référence à la loi pour une République Numérique d’octobre 2016.  Sanctionner Airbnb et consorts sera toutefois plus compliqué qu’annoncé : le décret d’application relatif aux sanctions prévue par la loi n’a pas été publié à ce jour. « Quand une entreprise refuse d'appliquer la loi, c'est un défi posé aux pouvoirs publics et il est temps que Bercy tape du poing sur la table pour faire respecter la loi » insiste l’élu PCF.