La société de sécurité informatique russe retrousse les manches. Après les protestations, les procès : Kaspersky a déposé une plainte contre le Department of Homeland Security quant à une directive interdisant l’utilisation des logiciels de l’éditeur dans les agences fédérales américaines.
Interdit de séjour sur les terminaux des agences fédérales américaines, Kaspersky s’était jusqu’à présent contenté d’objecter poliment. La société russe durcit désormais le ton en traînant le Department of Homeland Security devant les tribunaux. Kaspersky annonce avoir déposé un plainte auprès d’un tribunal fédéral, contestant la Directive 17-01.
Cette directive opérationnelle prise en septembre acte l’interdiction d’utiliser les produits Kaspersky dans les agences fédérales américaines. L’entreprise était en effet soupçonnée de collusion avec le pouvoir en place à Moscou, une hypothèse qui n’enchantait guère certains sénateurs américains.
Le patron de l’éditeur d’antivrus écrit à ce propos que sa société « n'a pas entrepris cette action à la légère, mais soutient que le DHS n'a pas fourni à Kaspersky Lab une procédure régulière adéquate et s'est appuyée principalement sur des sources subjectives et non techniques telles que des rumeurs médiatiques non corroborées et souvent anonymes lors de la publication et de la finalisation de la directive ».
Coupable car Russe
Or cette directive nuit à la bonne marche des affaires de Kaspersky et, surtout, à son image. Eugene Kaspersky invoque la Constitution américaine et réclame son droit à pouvoir se défendre des accusations portées à son encontre. Une défense que le DHS aurait ignorée quand bien même la société a proposé d’être auditionnée par le Sénat et que le code source de ses produits soit examiné.
« Dissuader les consommateurs et les entreprises aux États-Unis et à l'étranger d'utiliser les produits de Kaspersky Lab uniquement en raison de son origine géographique et sans preuves crédibles ne constitue pas une approche fondée sur les risques pour la sécurité des réseaux gouvernementaux » déplore le CEO. L’entreprise russe exige maintenant réparation pour le préjudice commercial et réputationnel subi.