Après la période d’incompréhension, la tentation de la répression. La Corée du Sud songe à interdire les transactions en devises virtuelles, les autorités boursières américaines appellent à la prudence et Pékin s’en prend aux mineurs de cryptomonnaies.
Panique à bord ! Les gouvernements commencent à être de plus en plus pro-actifs sur le sujet des cryptomonnaies et, en règle générale, ne vont pas dans leur sens. Aux Etats-Unis, le régulateur des marchés financiers se montre au mieux tiède. Le président de la SEC s’est en effet ouvertement inquiété des risques pesant sur les transactions en monnaie virtuelle, appelant à la prudence.
L’agence fédérale a en outre rappelé qu’elle ne reconnaissait pas les cryptomonnaies et a ouvert dans la foulée une enquête relative à une ICO. Il n’en fallait pas plus pour que cinq fonds songeant au lancement de contrats à terme en bitcoins suspendent leurs projets.
En Corée du Sud, le ton est un peu plus martial. Le gouvernement a en effet préparé une proposition de loi interdisant les transactions en cryptomonnaie sur son territoire. Les autorités entendaient proscrire tous les échanges et « fermer toutes les plateformes d'échanges de monnaies virtuelles » indiquait à la presse le ministre de la justice.
Ni une, ni deux, le cours du bitcoin sur les plateformes locales s’effondrent, nombre de possesseurs de monnaie virtuelle vendant leur stock. Avec un impact sur le cours global, la Corée du Sud représentant selon l’AFP 20% des échanges mondiaux de bitcoins. Face à la grogne des investisseurs, le gouvernement a légèrement infléchi sa position, expliquant désormais que l’interdiction « n’est qu’une des options étudiées ». D’autant que l’adoption d’un tel texte risque de prendre de longs mois.
Coup de grisou
En Chine par contre, le changement c’est maintenant. Pékin goûte peu aux monnaies virtuelles et s’est déjà attaqué aux ICO, les interdisant sur son sol. Ce sont désormais les mineurs qui sont dans le viseur des autorités. Un organisme de régulation a ainsi émis une directive demandant aux autorités locales d’aider les mineurs à cesser leurs activités. Mais ce n’est pas l’argument financier qui est utilisé ici.
La Chine représenterait à elle seule les deux tiers de la puissance de calcul allouée au mining. Or les « entreprises » pratiquant cette activité « consomme d’énormes quantités d’électricité » dénonce le régulateur. Pour l’heure, il n’est pas officiellement question de sanctionner les mineurs, mais de renseigner à l’échelon local chaque mois les activités de ces opérateurs de mining et de les « guider » vers la fin de cette activité au moyen de mesures sur le prix de l’énergie, la protection de l’environnement ou encore la taxation foncière.