Criteo redresse la tête

Le spécialiste du reciblage publicitaire a fait un bon premier trimestre 2018, mais ne parvient pas à occulter le ralentissement de sa croissance suite au changement de politique d’Apple à l’égard des cookies et qui n’augure rien de bon à l’approche de la mise en place du RGPD.

Pour le premier trimestre de son exercice 2018, Criteo annonce « des résultats financiers records ». A croire finalement que tout ne va pas si mal pour le spécialiste du ciblage publicitaire. Son chiffre d’affaires s’élève à 564 millions de dollars, soit une hausse de 9% sur un an. Hors coût d’acquisition de trafic (TAC), ses revenus grimpent à 240 millions de dollars, un bond de 14% par rapport à la même période en 2017.

Côté bénéfices aussi, il y a du mieux. En 2017, Criteo subissait les coûts de l’acquisition de Hooklogic, avec un profit en chute de 22% à 15 millions de dollars. Cette année, le résultat net est de 45% plus élevé, soit 21 millions de dollars. A cela s’ajoute une hausse de 20% de sa clientèle retail, soit 18 500 clients. Tout va bien pour Criteo, sa cote devrait donc remonter en bourse…

En bourse, pas d’amélioration perceptible

Pourtant, pas d’embellie au Nasdaq… Les investisseurs ont probablement regardé au ralentissement de la croissance de Criteo. Car l’an dernier, c’est de 30% que son chiffre d’affaires grossissait, contre 9% cette année. D’autant que d’un trimestre à l’autre, ce n’est pas la même chanson. En effet, sur les trois mois écoulés, le chiffre d’affaires de Criteo a reculé de plus de 100 millions de dollars (et de 37 millions pour les revenus hors TAC). Les bénéfices du groupe s’effondrent, passant de 52 millions de dollars fin décembre à 21 millions fin mars, en conséquence de quoi le résultat net ajusté par action a été divisé par deux entre fin 2017 et début 2018.

Un écart qui s’explique sans doute par la saisonnalité de l’activité de Criteo. De même, l’entreprise prévoit pour le trimestre prochain un chiffre d’affaires hors TAC entre 226 et 230 millions et un EBITDA ajusté entre 53 et 57 millions, contre 78 millions de dollars ce trimestre. Cela se tasse et confirme vraisemblablement les craintes de ceux qui voient dans la dépendance du modèle de Criteo aux cookies un risque pour la bonne santé financière de l’entreprise. A moins que Jean-Baptiste Rudelle, récemment revenu aux commandes, ne parvienne à inverser la tendance.