La Maison Blanche ne régulera pas l’IA

A l’occasion d’un sommet sur l’IA réunissant une quarantaine d’entreprises, le conseiller de Donald Trump aux technologies a tenu à rassurer l’industrie : l’administration ne compte pas mettre des freins au développement de ces technologies et de leurs usages.

Intel, Amazon, Google, Nvidia ou encore Facebook étaient réunis afin de discuter IA lors d’un sommet dédié à l’intelligence artificielle. S’y est exprimé Michael Kratsios, un des conseillers à la Maison Blanche en charge des nouvelles technologies. Celui-ci a voulu rassurer les représentants de la quarantaine d’entreprises présentes : le gouvernement américain n’entend pas leur mettre de bâtons dans les roues.

« Nous n'avons pas coupé les lignes avant qu'Alexander Graham Bell fasse le premier appel téléphonique, nous n'avons pas réglementé le vol avant que les frères Wright ne décollent à Kitty Hawk » a-t-il souligné, impliquant la même chose pour l’IA : les entreprises sont libres d’expérimenter. Ce n’est pas une surprise en soi, l’administration Trump étant généralement plus encline à libéraliser certains secteurs qu’à les réglementer.

Moins de réglementation

Ce qui n’empêche pas les incursions de l’Etat fédéral dans le domaine de l’IA. Hier, la Maison Blanche a publié un Fact Sheet revenant sur les réalisations de l’administration américaine et sur les grands axes stratégiques voulus sous l’ère Trump. On y apprend par exemple que le budget 2019 « a été le premier dans l'Histoire à désigner l'intelligence artificielle et les systèmes autonomes et sans pilote comme priorités de la R&D de l’administration » ou encore qu’en octobre dernier le président a autorisé les Etats et les collectivités à mener « des opérations commerciales et publiques avec des drones » quand bien même ces opérations sont interdites par le régulateur aérien.

La Maison Blanche ne régulera pas, elle dérégulera même malgré les nombreux appels à mettre au point un cadre autour de l’IA et de ses expérimentations. Première crainte : la disparition d’emplois liés au développement de l’IA, ce à quoi Michael Kratsios a répondu que cette conséquence est certes inévitable, mais que le gouvernement y répondra en investissant notamment dans la formation. Autre inquiétude, les risques que l’IA fait peser sur la vie humaine, notamment après la mort d’une piétonne percutée par une voiture autonome.