Le gouvernement a lancé les travaux quant à la mise en place d’un barème permettant de juger de la réparabilité d’un produit, avec l’idée qu’ainsi les fabricants seront incités à allonger le cycle de vie d’un produit. Mais rien concernant sa durabilité, pourtant point central de la lutte contre l’obsolescence programmée.
L’obsolescence programmée, voilà un vilain mot à l’heure où l’écologie et le « Green IT », dans le domaine qui nous intéresse, ont le vent en poupe. En 2015, la France en a même fait un délit passible de 300 000 euros d’amende. Et voici que le ministère de la Transition écologique annonce le lancement de l’une des mesures phare de sa feuille de route : l’indice de réparabilité.
Ce terme peut paraître quelque peu technocratique mais il recouvre un concept simple : établir un barème de la durée de vie d’un produit, une note sur dix affichée sur les ordinateurs et autres. Mais on ignore encore comment sera définie cette échelle : c’est ce sur quoi planche un « groupe de travail » depuis la semaine dernière, rapporte l’AFP. Il rendra ses conclusions en fin d’année et l’indice sera mis en place en 2020.
Quid de la fiabilité ?
Pendant ce temps, la Fnac-Darty joue les précurseurs en lançant son « indice LaboFnac de réparabilité », un barème sur 100 points affiché sur les ordinateurs vendus par le distributeur. Une initiative saluée par l’association Halte à l’Obsolescence Programmée (HOP) avec toutefois quelques nuances. « Cette nouvelle note de la réparabilité va permettre aux clients de comparer pour mieux choisir et pousser les fabricants à s’améliorer pour ne pas être mal classés. C’est bien, mais on ne nous dit toujours rien de la fiabilité des produits. On doit aller plus loin pour véritablement lutter contre l’obsolescence programmée » souligne la déléguée générale de HOP, Laetitia Vasseur.
L’indice de réparabilité vise à inciter les constructeurs à fabriquer des produits dont le cycle de renouvellement est plus long. Mais HOP soulève un point intéressant : il ne renseigne pas sur la fiabilité et la durabilité du produit, l’indice n’est ni plus ni moins que l’équivalent des notes attribuées aux terminaux par iFixit. Dans le cas des cartouches d’imprimante et autres consommables, au cœur du sujet pourtant, on voit mal comment la réparabilité pourrait être un critère permettant de juger des problèmes d’obsolescence du produit. Et ne parlons pas de l'obsolescence programmée "software-defined".