L’entreprise française de conseil en ingénierie dégringole en bourse suite à la découverte de 10 millions de dollars de commandes fictives enregistrées par Aricent, son concurrent américain dont il a annoncé le rachat pour 1,7 milliard d’euros en fin d’année dernière.
Vendredi dernier, Altran s’effondrait en bourse. Le spécialiste français du conseil en technologie a vu son titre perdre près de 30% de sa valeur. Cette descente aux enfers fait suite à la découverte d’un « incident à portée financière » concernant Aricent. Cette entreprise américaine avait été rachetée en mars dernier par Altran pour 1,7 milliard de dollars.
Avant l’acquisition, Aricent a enregistré 10 millions de dollars de commandes imaginaires. « Cet agissement est le fait d'un individu et concerne un client, pour un montant de l'ordre de 10 millions de dollars, et porte sur la période courant du troisième trimestre 2017 au premier trimestre 2018 » écrit Altran dans un communiqué. L’individu concerné est poursuivi aux Etats-Unis.
Marge en baisse
Altran explique mener une enquête interne afin de s’assurer qu’il s’agit bien d’un cas isolé et se réserve le droit de lancer de nouvelles poursuites. Du côté des marchés, la sanction est tombée lourdement. Car si l’entreprise ne prévoit pas de retombées sur ses résultats financiers semestriels, elle a dû revoir à la baisse le profil de marge d’Aricent de 18,3 à 15,6% « sur les douze derniers mois à juin 2018 ».
Pour le rétablir, Altran explique qu’il lance un plan d’action consistant à réduire les dépenses. Le rachat d’Aricent devait mettre Altran sur un pied d’égalité avec ses concurrents, Accenture, Tata ou encore Deloitte. L’entreprise vise 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2022. Mais force est de constater que pour l’heure son acquisition outre-atlantique est un caillou dans sa chaussure.