Longtemps considérée comme une valeur montante du stockage des données, Tintri est tombé de Charybde en Scylla pour finir par être mise en faillite. L'entreprise se voit rachetée par DDN qui souhaite reprendre les actifs de Tintri… ou ce qu’il en reste !
Le spécialiste du stockage flash des environnements virtuels comme ceux de VMware a connu une lente descente aux enfers. Celle-ci s’est accélérée récemment avec le delisting du Nasdaq qui précéda de peu sa mise en faillite sous le chapitre 11 de la loi américaine. Les sombres rumeurs couraient depuis quelques temps déjà mais la situation confirme la déconfiture de Tintri.
Dans sa demande de règlement judiciaire, Tintri indique avoir 76,9 millions d’actifs pour 178 millions de dollars de dette, principalement contractée auprès de son fournisseur Flextronics et de Salesforce.com. Les opérations en Europe ont été stoppés et il semblerait que les salariés en Europe n’auraient pas reçu leur salaire de juin ni autres indemnités. Moralité, les clients se sont retrouvés sans support depuis ce temps. Les investisseurs ont été prévenus qu’ils ne toucheraient rien de leur investissement. Le 6 juillet dernier, avec la mise en faillite de l’entreprise, cette descente aux enfers se termine.
DDN en chevalier blanc
Dès le lendemain, DDN, une entreprise spécialisée dans le stockage haut de gamme (fichier, objet, bloc) et dans le monde du HPC a fait une offre de reprise visant à mettre la main sur les actifs restant : les technologies tout flash et l’expertise autour des environnements clouds et virtualisés. DDN s’est engagée à poursuivre l’activité et à reprendre le support pour les clients.
L’opération n’est cependant pas si simple. DDN n’a obtenu que l’accord provisoire du management de Tintri. Un juge des faillites doit examiner le plan proposé et donner son accord, sans compter les procès des différents fournisseurs, voire des salariés ou des fonds d’investissements. Cette reprise ne sera donc pas une sinécure pour DDN. Si l’opération se réalise, l’éditeur mettra cependant la main sur une belle base installée de plus de 1000 clients dont des grands noms comme la NASA ou Toyota et sur des technologies qui lui permettront d’affermir son pivot du HPC vers le stockage des entreprises.
Au passage l’opération ne devrait pas lui coûter très cher : l’action de Tintri étant passée de 7 dollars (cours d’introduction bien moindre qu’espéré) à 7 cents juste avant son delisting. DDN va reprendre aussi des expertises intéressantes avec la quarantaine de salariés restant dans Tintri. DDN a annoncé que Tintri continuerait ses activités comme une entité séparée.