Le Canadien ne fait plus de smartphones, il a laissé son OS à l’abandon et ne fournit plus de services de messagerie depuis longtemps. A la place, Blackberry réalise son chiffre d’affaires sur des solutions de cybersécurité et l’exploitation de son portefeuille de brevets, engageant poursuiteaprès poursuite. C’est au tour de Twitter d’en faire les frais.
Blackberry est désormais un acteur de la sécurité bien établi. Mais, en sa qualité de pionnier du smartphone, son portefeuille de brevets est bien fourni. Une jolie source de revenus supplémentaires, qu'il protège jalousement. En mars 2018, il attaquait devant le tribunal de Los Angeles Facebook, WhatsApp et Instagram, au motif que ceux-ci exploitaient sans licence dans leurs services de messagerie des technologies lui appartenant.
Presque un an plus tard, retour devant la cour californienne, pour les mêmes motifs. Mais cette fois c’est Twitter qui fait les frais de l’ire du Canadien. Qualifié de « retardataire » par Blackberry, le gazouilleur aurait, selon la plainte, utilisé les technologies de Blackberry pour compenser son arrivée tardive sur le marché des messageries mobiles, violant ainsi six brevets de la société.
Nostalgie à but lucratif
Selon Blackberry, Twitter a « réussi à éloigner les consommateurs des produits et services de Blackberry » et à les attirer vers les siens en détournant les fonctionnalités qui ont fait du Canadien « un succès critique et commercial en son temps ». Face à Facebook, Blackberry tenait à peu de choses près le même discours.
Le montant des dommages et intérêts exigés n’est pas connu et Twitter n’a pas officiellement réagi pour le moment. Blackberry poursuit également Snapchat pour les mêmes raisons. On rappellera ce commentaire sans pitié de Facebook l’an dernier : « la plainte de Blackberry reflète malheureusement l'état actuel de son activité de messagerie. Ayant abandonné ses efforts pour innover, Blackberry cherche maintenant à taxer l'innovation des autres ». De pionnier à patent troll, il n’y a parfois qu’un pas.