Relaxe générale dans l’affaire Tapie. Prévenu, Stéphane Richard ressort libre du tribunal correctionnel de Paris, dont la décision confirme le PDG d’Orange dans ses fonctions.
Dans l’affaire Tapie, Stéphane Richard risquait de perdre sa place à la direction d’Orange. Le PDG de l’opérateur historique était accusé de « complicité de détournement de fonds public » et « complicité d’escroquerie » dans l’arbitrage de 2008, rendu en faveur de l’homme d’affaires Bernard Tapie contre le Crédit Lyonnais. A l’époque, Stéphane Richard était le directeur de cabinet de Christine Lagarde, alors ministre de l'Economie et des Finances, elle aussi mise en cause.
Quoique soutenu par les gouvernements successifs et toujours reconduit dans ses fonctions à la tête d’Orange depuis le début de l’instruction, Stéphane Richard avait de quoi craindre le verdict rendu par le tribunal correctionnel de Paris. Outre le parquet, qui réclamait trois ans de prison, 100 000 euros d'amende et cinq ans d’interdiction d’exercer une fonction publique, le PDG d’Orange s’était vu fixer une règle claire par Bruno Le Maire en début d’année 2018 : « s’il y a condamnation du dirigeant, il y a départ immédiat du dirigeant ».
Relaxe générale
D’autant que l’intéressé avait promis, s’il devait être condamné, de convoquer immédiatement le conseil d’administration de l’opérateur afin de lui présenter sa démission. Notons qu’il n’est pas le seul dirigeant d’Orange à fréquenter les bancs du tribunal correctionnel de Paris en ce moment. Son prédécesseur, Didier Lombard, y est lui aussi jugé dans l’affaire de la vague de suicides qui avait frappé France Telecom à la fin des années 2000.
Mais Stéphane Richard, lui, peut souffler : selon France Info, le tribunal a prononcé ce matin une relaxe générale pour l’ensemble des prévenus. « C'est une satisfaction de voir la justice établir enfin, enfin, mon innocence et dire avec la plus grande netteté que ce recours à l'arbitrage a été fait de façon légale et légitime » a-t-il déclaré à la sortie de l’audience, faisant part de son « immense soulagement ».