Le géant des réseaux sociaux serait sur le point de résoudre à l’amiable le litige l’opposant à la FTC à la suite du scandale Cambridge Analytica. Il verserait 5 milliards de dollars, une somme certes importante, mais dérisoire en comparaison de la sanction qui aurait pu lui être infligée.
Peut-on parler d’une amende « record » quand il est question d’un règlement à l’amiable ? Facebook va devoir verser 5 milliards de dollars à la FTC, qui enquêtait depuis le scandale Cambridge Analytica sur les manquements du géant à protéger les données personnelles de ses utilisateurs. En effet, depuis 2011, une épée de Damoclès pend au-dessus de l’entreprise de Mark Zuckerberg : Facebook avait à l’époque négocié un accord avec le régulateur, promettant de se faire le champion de la vie privée sous peine de voir s’abattre sur lui le glaive de la justice…
Et le glaive a bien failli tomber. Dès mars 2018, la FTC annonçait l’ouverture d’une enquête. De quoi donner quelques frissons à Facebook, sachant que le gendarme du commerce est en mesure d’infliger à l’entreprise 40 000 dollars par violation. Or on compte autant de violations que de citoyens américains victimes des déprédations du réseau social, soit environ 50 millions de personnes. Sans compter les autres mesures que la FTC aurait pu prendre à l’encontre du réseau social.
Bagatelle
Mais en février on apprenait que Facebook tentait de négocier une sortie honorable et avait provisionné 3 milliards de dollars sur ses comptes en prévision de la sanction, dont il estimait le montant maximum à 5 milliards de dollars. Et c’est effectivement 5 milliards de dollars que Mark Zuckerberg va devoir débourser dans le règlement à l’amiable de cette affaire.
5 milliards, c’est une somme, bien au-delà du précédent record de la FTC, une amende de 22,5 millions de dollars infligée à Google en 2012. Mais à l’échelle de Facebook, cela reste bien peu. Aux Etats-Unis, élus et associations ironisent sur la résolution du litige, la sénatrice Elisabeth Warren estimant par exemple dans un tweet que cet accord est « une victoire pour Facebook ».
D’une part, le montant représente moins d’un quart des bénéfices réalisés par l’entreprise l’an dernier. Et en provisionnant quelques milliards en prévision, et en préparant ses investisseurs à cette sanction, Facebook a fait bien plus qu’éviter la casse. A l’annonce par le Wall Street Journal du règlement à l’amiable, qui doit encore être validé par le Department of Justice, l’action gagnait 5 dollars dans la journée, son cours étant proche de retrouver son niveau pré-chute de juillet 2018.