Assistants vocaux : Apple et Google suspendent les écoutes tandis qu'Amazon propose de les désactiver

Alors que le scandale enfle sur les analyses humaines réalisées par des sous-traitants des enregistrements des assistants vocaux, Apple, Google et Amazon tentent d’étouffer l’incendie, les uns en gelant ces programmes d’examen des extraits audio, les autres en permettant aux utilisateurs de s’y opposer.

Cet été, une série d’enquêtes révélait comment Apple, Amazon, Google et Microsoft laissaient des humains écouter des extraits d’enregistrement audio réalisés par leurs assistants vocaux. Et pas toujours avec le consentement des utilisateurs, qui n’avaient pas connaissance de ces écoutes toujours à des fins d’amélioration du produit. Si les quatre géants se sont défendus en expliquant que les extraits étaient anonymisés, les articles du Guardian, de Vice ou encore de VRT NWS démontrent que les enregistrements contiennent fréquemment des informations de nature à permettre l’identification des personnes.

Et outre le problème d’anonymisation des interlocuteurs, le contenu de ces requêtes, parfois des « faux positifs » (quand l’assistant enregistre « par erreur », sans avoir reçu la commande appropriée), était souvent d’ordre extrêmement privé, allant de conversations sur l’oreiller à des échanges médecins-patients. Tant et si bien que le gendarme des données personnelles de Hambourg a très officiellement ouvert une enquête sur Google Assistant.

Opt-out

Apple et Google ont réagi les premiers. Le premier a suspendu le programme permettant à ses prestataires externes d’accéder aux extraits enregistrés par Siri. La marque à la pomme indique que l’analyse d’extrait reviendra, mais pas avant que ne soit mis en place un système permettant à l’utilisateur de refuser que ses enregistrements soient transmis.

Du côté de Google, « nous avons suspendu les examens linguistiques de l'assistant pour enquêter » sur la fuite ayant alimenté l’article de VRT NWS. Le programme est vraisemblablement gelé pour une durée de trois mois.

Amazon s’est un peu plus fait attendre mais vendredi dernier, le géant du e-commerce a intégré à Alexa un mécanisme d’opt-out dans les paramètres de confidentialité de l’Assistant. « Les enregistrements vocaux des clients qui utilisent cette option d’opt-out sont également exclus de nos flux de travaux d'apprentissage supervisés qui impliquent l'examen manuel d'un très petit échantillon de requêtes à Alexa » explique Amazon.

Quant à Microsoft, l’enquête de Vice ciblait les services de traduction de Skype. Bluffants, certes, mais indiscrets : les conversations étaient transmises à des sous-traitants à des fins d’analyse. Le géant de Redmond s’est défendu en assurant avoir le consentement des utilisateurs et de garantir leur confidentialité. Pour l’heure, le géant n’a pas pris de mesures supplémentaires.