Afin de permettre aux consommateurs de mieux connaître la qualité de service sur leur réseau fixe, l’Arcep a décidé d’implanter dans les box des FAI une API dite « carte d’identité de l’accès » qui remontera à des services tiers certaines informations utiles à la réalisation du speed-test.
On trouve en ligne de nombreux services permettant de mesurer sa vitesse de connexion. Mais, comme l’écrit l’Arcep, « il est à ce jour quasi-impossible techniquement pour un outil de mesure de connaître avec certitude la technologie d’accès (cuivre, câble, fibre, etc.) sur laquelle a été réalisé un test ». Un manque d’information qui, selon le régulateur, « ne permet pas d’isoler des facteurs susceptibles de modifier fortement les résultats, rend les données difficilement exploitables, voire, dans certains cas, induit en erreur le consommateur ».
C’est la raison pour laquelle le gendarme des télécoms a mené en avril dernier une consultation publique sur le sujet et sur la possibilité de mettre en place une API dans les box des opérateurs télécoms afin de caractériser l’environnement utilisateur dans les mesures de qualité de service d’internet fixe. Une décision de l’Arcep en date du 10 octobre vient d’en définir les contours et imposera aux FAI de mettre en place cette API dans leurs équipements.
Une meilleure mesure de la qualité de service
Cette API « carte d’identité de l’accès » donnera, lorsque sollicitée par un fournisseur d’outils de mesure, accès à « une série d’indicateurs techniques, tels que la technologie d’accès à internet, les débits montant ou descendant contractuels, la qualité du Wi-Fi, etc. ». A noter que, pour que l’API fonctionne, l’internaute devra initier un test de débit auprès de l’un des cinq (pour le moment) outils de test de qualité de service validés par l’Arcep, à savoir nPerf, SpeedTest UFC-Que Choisir, DébitTest 60, 4GMark et IPv6-test.
L’Arcep fait remarquer que la plupart des informations transmises sont disponibles nativement dans la box. Les autres spécifications non disponibles nativement, comme le débit souscrit par l’utilisateur, sont transférées du système d’information des opérateurs à la box. L’ensemble du dispositif a été examiné par la Cnil tandis que l’API ne sera accessible que « depuis le réseau local de l’utilisateur final et ne répond pas aux requêtes provenant d’internet ». Un système de restriction d’accès a en outre été mis en place de manière à limiter aux seuls outils approuvés l’accès à l'API.
La décision de l’Arcep doit désormais être homologuée par le gouvernement. Une fois cette étape franchie, le régulateur indique que l’API sera implémentée 22 mois après publication au JORF dans 5% du parc de boxes xDSL, câble, FTTH et 5G fixe des opérateurs comptant plus d’un million d’abonnés, et dans 95% des box du parc concerné et 100% des box du parc concerné proposées aux nouveaux clients dans les 30 mois. « Les résultats obtenus, désormais qualifiés, sont un nouveau pas dans l’amélioration de la mesure de la qualité de service des réseaux fixes » écrit le régulateur.