L’éditeur d’ERP d’origine suédoise accumule les bons résultats et une stratégie qui lui permet de profiter des plans de migration entamés chez les leaders de son secteur comme SAP ou Oracle. Alors 2020, une année faste pour IFS ?
Tout laisse penser que les planètes s’alignent pour l’éditeur suédois IFS. Le troisième trimestre de l’éditeur a vu une croissance de 47 % des ventes de licences et de 16 % pour la maintenance de son logiciel. Son chiffre d’affaires suit la même tendance avec une hausse de 23 % et un Ebitda qui bondit de 41 %. Le Cloud est un moteur important de cette croissance avec 60 % des nouveaux contrats. Longtemps cantonnés aux midmarket et aux petites entreprises industrielles, l’éditeur peut se targuer aujourd’hui de pouvoir rivaliser avec les grands du marché avec de belles références dans les grands comptes. Il est le fournisseur de la logistique pour Orange et a su convaincre Air France-KLM, La Poste, Technip et Spie.
Une stratégie de spécialiste
Darren Roos, le CEO d’IFS nous a expliqué le pourquoi de cette réussite : « les entreprises recherchent des applications qui se concentrent sur leur métier qui souvent deviennent de plus en plus complexes et spécifiques. Un niveau de fonctionnalités avancées fait la différence et a un impact sur le métier. Par ailleurs il faut que l’ERP devienne plus simple et plus rapide d’usage ».
Avec sa spécialisation sur 5 secteurs (aéronautique, ingénierie, manufacturing, services et énergie) IFS apporte ce "plus" métier ou en tout cas les éléments différenciateurs face aux ERP plus généralistes. La conversion du produit au Cloud a été aussi un moteur important de la croissance.
Darren Roos indique : « les entreprises voient plus aujourd’hui les avantages du Cloud qu’auparavant et elles peuvent y aller à leur rythme sans être bousculées comme chez nos concurrents qui les poussent dans cette voie ». De plus le logiciel a l’avantage d’avoir été développé à partir de composants ce qui rend plus facile la transition vers les architectures modernes autour des containers qui répondent parfaitement aux besoins d’élasticité du cloud sans nécessité d’avoir une structure multi-locataire. « Cela permet de lever certaines objections face au Cloud » continue Darren Roos.
Les efforts vont être portés sur l’intégration pour se développer vers la périphérie de réseau et les terminaux spécifiques de ces environnements et l’intelligence artificielle pour apporter de l’automatisation. Sur ce dernier point Darren Roos assure que l’utilisation de l’IA chez IFS ne sera pas une nouvelle ligne de coût pour les clients mais intégrée dans les mises à jour de la plate-forme.
Au bilan, IFS semble bien placé face à un marché qui se développe lentement dans le Cloud, par ses fonctions spécialisées et profondes sur certains secteurs, une simplicité d’usage plus grande en profitant du passage de la base installée des grands éditeurs d’ERP vers des solutions plus modernes. Il s'agit de savoir combien de temps cette fenêtre d’opportunité restera ouverte avant que les machines commerciales et marketing des grands éditeurs se remettent à fonctionner à plein.
Darren Roos, CEO d'IFS.