L’Inria a publié sur GitHub le protocole élaboré conjointement avec Fraunhofer devant fixer le cadre de développement d’applications mobiles, telles que StopCovid, en vue de faciliter la lutte contre la pandémie.
Le projet gouvernemental d’application mobile de contact tracing « StopCovid » fera l’objet d’un débat parlementaire les 28 et 29 avril, mais sans vote. « Que le débat ait lieu, c'est essentiel. Le vote n'apporterait rien de plus... » a déclaré Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l’Assemblée nationale, ce lundi sur LCI.
Le Conseil national du numérique saisi
De son côté Cédric O, secrétaire d’État au Numérique, est sûr d’une chose : StopCovid ne sera pas montrable aux députés le 28 avril. Et l’application pourrait ne pas être prête pour le 11 mai, jour fixé pour le démarrage, progressif, du déconfinement. Cédric O a saisi le Conseil national du numérique afin d’étudier les conditions de déploiement de StopCovid. « Les membres du Conseil auront à coeur de rencontrer, dans les délais impartis, les acteurs représentatifs de l’ensemble de l’écosystème impliqué autour de l’application. Ils s’engagent par ailleurs à refléter, par les auditions qui seront menées, la pluralité des opinions qui s’expriment actuellement. »
Bruno Sportisse, patron de l’Inria (en photo ci-dessus), communique pour sa part une longue présentation très accessible du projet de contact tracing que pilote son institut. Au même moment intervient la publication sur GitHub du protocole ROBERT (ROBust and privacy-presERving proximity Tracing) élaboré avec le partenaire allemand Fraunhofer. Il constitue, selon Bruno Sportisse « l’état de l’art de nos réflexions sur l’architecture technique d’une application de « contact tracing » respectueuse des valeurs européennes ». Les grands principes qui ont conduit à la définition de ce protocole sont clairement exposés ainsi que les limites de la démarche dans la mesure où les modes de propagation du nouveau coronavirus sont encore mal connues.
Une architecture cohérente avec l’API Apple-Google
Mais, au-delà du protocole Robert, l’application envisagée sur cette base présente aux yeux de Bruno Sportisse le maximum de garanties. « C’est un système que l’on peut présenter comme fortement décentralisé… tout comme on peut le présenter comme une centralisation décentralisée : il y aura ainsi, sur chaque smartphone, la liste de l’ensemble des crypto-identifiants des personnes diagnostiquées comme positives. Ce système a par ailleurs l’avantage d’être facilement permis par l’API à venir (mi-mai), dévoilée par Apple et Google il y a une semaine, une grande première dans l’histoire de l’informatique. »
Et de conclure : « En tout état de cause, c’est le choix d’un Etat de décider d’utiliser ou non le protocole qu’il désire en fonction de sa politique. Et c’est notre responsabilité de scientifique de lui procurer les moyens de ce choix. »