Le gouvernement se réjouit de la montée en puissance de la France dans le domaine quantique et annonce le lancement du programme Proqcima, qui vise à développer deux prototypes d’ordinateurs quantiques universels d’ici 2032 à des fins militaires.
Trois ans après le lancement de la stratégie nationale sur les technologies quantiques initiée par le président Macron, il est temps d'évaluer les progrès réalisés et de lancer un nouveau programme, Proqcima. La France, qui ambitionne de devenir « le centre de gravité de l'industrie quantique mondiale », selon un communiqué officiel, se félicite des 350 millions d'euros levés par les start-ups quantiques. Cela place la France au troisième rang mondial en termes de levées de fonds, derrière les États-Unis et le Canada.
Les start-ups et PME françaises du secteur quantique représentent 20 % de la part de marché mondiale, selon le communiqué. Le gouvernement souligne qu'elles se classent également en deuxième position à l'échelle internationale en termes d'attractivité des talents. Cette performance est attribuée à la ‘’Stratégie talent’’ lancée en 2021, qui a simplifié les démarches administratives telles que l'obtention de visas.
En termes d'investissements publics, la filière a bénéficié d'environ 1,065 milliard d'euros, dont France 2030. Quelque 80 projets ont été soutenus, avec l'objectif d'atteindre 350 qubits utiles, 2000 qubits utiles d'ici 2 ans, et 100 à 200 qubits d'ici la fin de la décennie, ainsi que la création d'un premier système d'interconnexion full-stack d'ici là.
Une enveloppe de 400 millions d'euros
Outre les entreprises, la France manifeste un intérêt pour les applications militaires du quantique. Le gouvernement a annoncé le lancement du programme Proqcima, piloté par la Direction générale de l'armement (DGA). L'objectif est de développer au moins deux prototypes d'ordinateurs quantiques universels, avec une capacité de 128 qubits logiques, qui devrait atteindre 2048 qubits d'ici 2035.
Le défi est de taille, étant donné les incertitudes scientifiques, technologiques et industrielles encore importantes. Il est encore trop tôt pour faire un choix technologique « irréversible », mais les investissements en R&D doivent être à la hauteur pour progresser. Ces défis sont d'autant plus difficiles à relever dans un contexte de ralentissement des levées de fonds.
Pour surmonter ces obstacles, l'État soutient le programme en lui allouant une enveloppe de 400 millions d'euros. Proqcima sera structuré comme un partenariat, mettant en compétition les entreprises pour ne conserver finalement que deux technologies sur cinq après 8 ans.