Berlin pourrait bien autoriser la vente de l'activité de production de semi-conducteurs de l'entreprise Elmos à une filiale du groupe chinois Sai Microelectronics. Une éventualité qui fait polémique.
Le quotidien allemand Handelsblatt rapporte que le gouvernement allemand n’est pas fermé à l’idée d’un rachat par la Chine d’une usine de l’allemand Elmos pour 85 millions d’euros. Elmos fabrique des semi-conducteurs principalement pour le secteur automobile. Elle souhaite cesser cette activité préférant acheter ses puces à des sous-traitants.
Selon les sources de nos confrères allemandes, le ministère Fédéral de l’Économie examinerait actuellement la vente de l’unité de production à Silex. Cette entreprise suédoise est également une filiale du groupe chinois Sai Microelectronics. « Il y a une procédure d'examen des investissements en cours », a déclaré un responsable à l’AFP. « Les vérifications ont commencé, se poursuivent et ne sont pas terminées. » L’approbation est attendue dans les prochaines semaines.
Un marché stratégique fragilisé
L’affaire n’a rien d’anecdotique, puisque ce rachat va à l’encontre des conseils de l’Office fédéral pour la protection de la Constitution, une agence de renseignement nationale. Cette dernière a en effet estimé que céder une infrastructure critique sur un marché stratégique comme celui des semi-conducteurs serait contreproductifs pour l’Allemagne. Le contrôle par la Chine d’une plus grande part de cette production serait suffisante pour faire pression sur l’Allemagne à l’avenir selon l’agence de renseignement. Berlin et le ministère de l’Économie seraient néanmoins d’accord pour que l’usine soit cédée. Celle-ci ne produisant pas une technologie de pointe.